Rien n'y aura fait. Malgré les différentes tentatives de sauvetage et de recapitalisation, le gouvernement irlandais n'a pas eu d'autre choix que de nationaliser Anglo-Irish Bank. Jeudi soir, le ministre des Finances, Brian Lenihan, a annoncé que le troisième prêteur irlandais passerait intégralement sous le contrôle du gouvernement de Dublin. « La décision du gouvernement sauvegarde les intérêts des dépositaires de Anglo, ainsi que la stabilité de l'économie, étant donné l'importance de cette banque », a-t-il expliqué. L'action, dont le cours n'était plus que de 20 centimes après avoir atteint un sommet de près de 17 euros en 2007, a été suspendue hier. Anglo-Irish Bank était pourtant sur le point d'être recapitalisée. Une assemblée générale extraordinaire était prévue hier pour entériner l'injection de 1,5 milliard d'euros de la part du gouvernement. Cela aurait donné une participation de près de 85 % à l'État.Mais l'inquiétude dans la capacité de la banque à se financer était trop forte. Anglo-Irish Bank est la plus petite des trois principales banques irlandaises et est très exposée au marché immobilier en pleine crise. « Elle manque d'une base défensive de dépôts », notent les analystes de JP Morgan. Elle se finançait donc essentiellement sur les marchés internationaux, rendant sa position intenable.encore un scandaleDe plus, Anglo-Irish Bank a été éclaboussée par un scandale le mois dernier. Il a été révélé que des prêts personnels de 87 millions d'euros à son président, Sean FitzPatrick, n'avaient pas été déclarés dans les comptes de la banque. Celui-ci, et le directeur général, David Drumm, avaient démissionné.Cette nationalisation va-t-elle entraîner celle des autres grandes banques irlandaises?? Non, estiment les analystes de JP Morgan : « Anglo a toujours été un cas unique avec sa concentration excessive sur les marchés irlandais et britannique. » Le plan de recapitalisation de l'État pour Allied Irish Bank et Bank of Ireland pourrait donc suffire. Cela donnera tout de même à Dublin des participations respectives de 25 % et 40 % dans les deux établissements. E. A., à Londres 0,2? c'est le cours de Bourse avant la suspension de cotation. Il avait atteint 17 euros à son plus haut en 2007.

latribune.fr

29 Jan 2009, 1:33

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