Deutsche Bank en proie aux doutes du marché

Cette fois, le doute n'est plus permis. Le secteur bancaire privé allemand est rattrapé par la crise. Et durement. Une semaine après l'annonce d'une deuxième recapitalisation de Commerzbank par Berlin et l'avertissement sur les résultats de Postbank, c'est donc la Deutsche Bank qui a reconnu devoir en passer par une perte de 4,8 milliards d'euros sur le seul quatrième trimestre. La première banque d'Allemagne a souffert de sa division banque d'investissement qui, a elle seule, selon les analystes de JP Morgan, pourrait perdre pas moins de 7,5 milliards d'euros sur le dernier trimestre. Josef Ackermann, le président de Deutsche Bank, a mis en avant la tourmente des marchés provoquée par la faillite de Lehman Brothers. Mais pour beaucoup, c'est bien la stratégie de renforcement de la banque d'investissement, promue par la direction actuelle, qui est sur la sellette. « Le groupe a besoin d'un modèle plus stable et le rapprochement avec Postbank va dans la bonne direction », souligne Carsten Werle, analyste chez Sal. Oppenheim.action très bon marchéReste évidemment la question des risques résiduels. Fidèle à son habitude, Josef Ackermann s'est voulu très confiant dans l'avenir. Son groupe conserve une position capitalistique forte avec un ratio de solvabilité de 10 % malgré les pertes et n'a donc pas besoin d'être recapitalisé. Par ailleurs, les actifs les plus risqués ont été vendus et le début d'année serait déjà rassurant. Du coup, la réaction des analystes a été plutôt modérée. « Deutsche Bank voudrait se présenter comme étant encore bien capitalisée et la structure de l'opération Postbank viendrait renforcer cette idée », explique ainsi Carsten Werle. Mais on est évidemment loin de l'euphorie. Les équipes de BNP Paribas reconnaissent d'ailleurs que l'annonce de mercredi constitue « un tournant dans l'idée que Deutsche Bank pourrait mieux résister que ses concurrents ». Idée entretenue par Josef Ackermann et qui dominait jusqu'ici outre-Rhin. Et si l'agence de notation S&P n'a pas revu la note du groupe, c'est aussi parce qu'elle avait déjà été dégradée le 19 décembre dernier. De son côté, Fitch, une autre agence de notation, a reconnu « examiner » une éventuelle baisse de la note de la banque. Quant au marché, il ne s'en laisse pas conter : l'action a cédé 17 % en trois séances pour se situer à un niveau qui rend l'action « très bon marché si on peut éviter toute nouvelle menace sur le capital », estiment les experts de KBW à Londres. Sinon, la réponse du marché serait très violente. Romaric Godin, à Francfort Fidèle à son habitude, Josef Ackermann s'est voulu très confiant dans l'avenir.
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