Le Trésor américain vole au secours de Bank of America

Une fois de plus, le gouvernement des États-Unis intervient en sauveur. Hier, le Trésor américain a annoncé qu'il injecterait 20 milliards de dollars dans le capital de Bank of America (BoA), la première banque outre-atlantique par la taille de bilan. Ce nouveau sauvetage public intervient alors que l'assise financière de la banque se révèle nettement insuffisante pour supporter les pertes abyssales enregistrées de Merrill Lynch, la banque d'affaires dont elle vient à peine de boucler le rachat. Cette star déchue de la finance de Wall Street a en effet accusé une perte historique de 15,3 milliards de dollars au quatrième trimestre. Cette perte n'est certes pas encore intégrée dans les comptes de Bank of America. Mais cette dernière étant devenue actionnaire de Merrill Lynch depuis le 1er janvier, elle se doit de les combler.L'aide publique est d'autant plus devenue indispensable que le cours de Bourse de BoA a perdu près de 40 % en une semaine. Grâce à cette injection de fonds propres, la banque peut se targuer désormais d'avoir un ratio de solvabilité (Tier-1) de 9,15 %, soit un niveau élevé par rapport aux autres grandes banques. En plus d'apporter de l'argent frais, le gouvernement américain s'est engagé à couvrir l'essentiel des pertes du portefeuille d'actifs à risque de 118 milliards de dollars de Merrill Lynch. Concrètement, le gouvernement prendra en charge 90 % des pertes de la banque au-delà des 10 premiers milliards de dollars qui seront assumés par Bank of America.Ce sauvetage est le deuxième consenti par le Trésor américain à BoA. Au mois d'octobre, Bank of America avait déjà bénéficié de la recapitalisation publique de 25 milliards de dollars dans le cadre du plan Paulson. Comble du paradoxe : le gouvernement américain avait organisé et favorisé pour Bank of America les conditions d'un rachat de Merrill Lynch pour éviter à cette dernière une issue fatale. Cette action gouvernementale était intervenue alors qu'au même moment le Trésor américain prenait la décision d'abandonner Lehman Brothers à son triste sort : la faillite.45 milliards au totalBank of America profite donc au bout du compte aujourd'hui d'autant de fonds propres publics, soit 45 milliards de dollars, que sa rivale Citigroup. En effet, le gouvernement avait injecté une première tranche de 25 milliards de dollars dans le géant bancaire américain dans le plan sauvetage du secteur. Mais au mois de novembre, face à une nouvelle dégradation brutale de la situation financière de Citigroup, le Trésor avait dû se résoudre à y injecter 20 milliards de dollars supplémentaires. Deux mois plus tard, l'ancien mastodonte accuse lui aussi de lourdes pertes au quatrième trimestre (voir ci-dessous). Mais la banque dirigée par Vikram Pandit a surtout entamé son démantèlement. Quelques jours après avoir vendu sa filiale de gestion Smith Barney à Morgan Stanley, elle s'apprête à isoler l'ensemble de ses actifs toxiques dans une structure ad hoc. nLe gouvernement prendra en charge 90 % des pertes de la banque au-delà des 10 premiers milliards.
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