2008, millésime d'exception pour les trackers

Les ETF (exchange traded funds) ou ­trackers sont les grands ­gagnants de 2008. En Europe, avec une collecte nette de 55 milliards d'euros et une hausse de 18 % des encours, à 106,7 milliards, ces produits assimi­la­bles à des fonds commun de pla­cement cotés reproduisant des indices ont largement atti­ré les investisseurs, au même titre que l'or ou les obligations d'État.Produits de gestion indicielle par excellence, les ETF ont pourtant payé un lourd tribut à la baisse. Mais la crise de confiance qui a marqué 2008 pousse les investisseurs à privilégier ces instruments financiers réputés simples, transparents, liquides, ­assortis de frais de gestion réduits et permettant de mutualiser les risques.Le marché des trackers attire aussi les intermédiaires, puisque 31 sociétés de gestion ?uvrent aujourd'hui en Europe. Parmi elles, iShares, marque de Barclays Global Investor's (BGI), leader mondial des ETF, capte 38,5 % de parts de marché sur le Vieux Continent, devant Lyxor, marque de la Société Générale (avec 25,55 % de part de marché), DB X (Deutsche Bank, 17,5 %), EasyETF, (BNP Paribas et Axa IM, 2,8 %) et le petit nouveau Casam (Crédit Agricole), qui arrive en neuvième posi­tion (1,4 %). « La collecte nette sur les ETF iShares européens a été multipliée par trois en 2008, à 17,8 milliards d'euros, contre 5,8 milliards en 2007, précise Eric ­Wohleber, directeur France de BGI, ajoutant que cette collecte « nous a permis de doubler nos actifs sous gestion, malgré l'effet march頻. iShares a toutefois encore du mal à s'imposer en France face au tandem Lyxor-SGAM, les deux filiales ETF de la Société Générale, qui détiennent ensemble 70 % du marché hexagonal, dont 54 % pour la première. Pionnier des trackers à Paris, Lyxor dispose à ce jour d'une gamme de 80 trackers (81 pour iShares) qui lui permet d'afficher une collecte nette de 11,6 milliards d'euros. « Malgré la baisse de 42 % de l'indice MSCI World, les encours des trackers sur ­indices ont plutôt résisté à la faveur de la réallocation de nombreux portefeuilles actions vers des produits indiciels », souligne Valérie Lalonde, res­pon­­sable communication produits de bourse, précisant que « les trackers sont des instruments parfaits pour réaliser des entrées/sorties à court et moyen terme. » Des allers-retours qui expliquent également le gonflement des volumes de transactions quotidiens, qui ont progressé de 51,4 % en 2008 même si, en valeur, la hausse n'est que de 16,6 %.Sur les 1.590 trackers cotés dans le monde, Nyse Euronext en affiche 396 (soit 168 nouveaux produits par rapport à 2007) sur ses quatre places boursières, dont 317 cotés à Paris. Si les trackers sur indices actions représentent toujours la principale catégorie d'ETF (près de 60 % des encours), la gamme s'enrichit avec des produits obligataires (plus de 20 % des encours), monétaires (près de 10 % des encours) et de stratégie qui ont progressé de 104 % en 2008. C'est cette dernière catégorie qui permet aux ETF d'afficher des performances exceptionnelles (lire encadré).2008 restera donc un millésime exceptionnel pour le marché des ETF. « L'élargissement du club des émetteurs prouve le potentiel de ce marché, qui ne couvre que 2 % de la gestion collective », conclut Danièle Tohmé, responsable du développement ETF indiciel chez BNP Paribas. n
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