Rebonds stambouliotes

Hier, les investisseurs présents sur le marché turc avaient le sourire. Stimulés par l'inattendue baisse des taux de la banque centrale la veille, l'indice ISE 100 de la Bourse d'Istanbul affichait un gain de 2,23 % au compteur, à 25.630,9 points, tandis que les emprunts d'État voyaient leur rendement se détendre, passant de 15,93% la veille à 14,85% pour les bonds 2 ans hier en fin de séance. Enfin, même la devise, à la réputation fragile, résistait étonnamment.obligations d'ÉtatSi la plupart des intervenants tablaient sur une baisse de 75 points de base, voire de 100 points de base pour les plus optimistes, aucun ne s'était hasardé à imaginer une baisse de 200 points de base. «L'impact devrait être très positif pour le secteur bancaire », relève Cécile Daudet-Bahar, gérante spécialisée sur l'Europe émergente chez BNP Paribas AM, soulignant que « les établissements turcs ont d'importantes positions sur les obligations d'État dans leurs bilans ». Le secteur était d'ailleurs bien orienté hier. L'action de la banque Garanti notamment figurait parmi les plus fortes hausses.Revers de la médaille, cette baisse inattendue ne laisse toutefois pas présager que de bonnes nouvelles. Nombre de prévisionnistes estiment aujourd'hui que la Turquie ne devrait pas passer à travers les mailles du filet de la récession. Si le consensus table encore sur une croissance de 0,5 %, des analystes de plus en plus nombreux anticipent désormais une croissance négative comprise entre ? 0,5 % et ? 2 %. L'agence CreditSights place même désormais la Turquie, avec l'Inde, au rang de pays où la probabilité d'une crise financière augmente le plus, ce qui sous-tend « un défaut souverain, une dévaluation de la devise, des faillites bancaires et une intervention du FMI ». Un point de vue qu'accréditent les nombreux handicaps que rencontre déjà le pays, et notamment une forte baisse de sa devise ? de 20 % contre l'euro en 2008. Même si, à titre de comparaison, son profil n'est pas forcément le plus risqué dans la région. Des points positifs existent : l'inflation recule, le déficit extérieur s'allège avec le reflux des cours du pétrole et le prêt du FMI, l'organisation internationale l'a confirmé hier, est désormais à portée de main.Marjorie BertouilleSelon des analystes, la probabilité d'une crise financière augmente en turquie.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.