Accord à Berlin pour faire reprendre la livraison de gaz russe

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, et les clients européens de Gazprom ont trouvé hier soir à Berlin un accord pour faire reprendre la fourniture de gaz russe. À l'issue de sa rencontre bilatérale avec Poutine, la chancelière allemande, Angela Merkel, a annoncé « qu'il est possible de lancer une phase test pour faire repartir la fourniture de gaz vers l'Europe grâce à un accord entre Gazprom, le groupe ukrainien Naftogaz et les entreprises européennes ». Poutine a mis à contribution son ami Silvio Berlusconi pour calmer cette impatience.Lors d'une rencontre jeudi soir avec Paolo Scaroni, l'administrateur délégué d'ENI, le groupe d'énergie contrôlé par l'État italien, Poutine a proposé qu'un consortium des principales entreprises de l'UE clientes de Gazprom, soit ENI, GDF Suez et l'allemand E.ON Ruhrgas, paie la quantité de gaz russe nécessaire pour faire repartir la fourniture dans le gazoduc traversant l'Ukraine. Poutine aurait montré à Scaroni une lettre du groupe ukrainien Naftogaz indiquant que le dernier écueil pour une reprise des livraisons résiderait dans ce « gaz technique ». Au total, les firmes occidentales devraient ainsi payer quelque 1,5 milliard de m3 de gaz en lieu et place des Ukrainiens, avant de se faire rembourser.l'Ukraine fait le dos rondLes négociations portent en effet sur 140 millions de m3 initiaux pour rétablir la pression dans le gazoduc, désormais vide, puis 20 millions de m3 par jour durant deux mois et demi. Aux prix actuels du marché, cela signifie débourser environ 675 millions de dollars. Promettant un « accord » dans la soirée d'hier, Scaroni en discutait à Berlin avec ses homologues de GDF Suez et d'E.ON, parallèlement à la rencontre bilatérale entre la chancelière Merkel et Poutine.Fragilisée par les accusations ? qui ne viennent plus exclusivement de Russie ? l'Ukraine fait le dos rond alors que le déficit gazier menace de terrasser son industrie chimique et métallurgique déjà très mal en point. Moscou fait circuler son explication pour la « mauvaise volont頻 de Kiev à laisser passer le gaz russe.« Les Ukrainiens cherchent à faire traîner cette crise, car ils veulent attendre le dernier moment pour négocier un prix pour les livraisons de l'année 2009, explique Dmitri Sorokine, spécialiste des questions d'énergie à l'Académie des sciences russe. La raison est simple : il y a un décalage de 7 ou 8 mois entre les cours du pétrole et du gaz. Kiev attend donc que le prix du gaz, encore au maximum aujourd'hui, s'écroule. » Si le vice-président de Gazprom, Alexander Medvedev, accusait en début de semaine Washington de manipuler Kiev, nombre d'experts occidentaux estiment a contrario que Moscou fait tout pour mettre en difficulté, à un an de l'élection présidentielle, le président pro-occidental ukrainien Viktor Iouchtchenko, favorable à l'entrée de son pays dans l'Otan. Emmanuel Grynszpan,à Moscou etFrank Paul Weber, à Mil
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