Barclays prêt à vendre iShares pour financer son plan de garantie d'actifs toxiques

Vendre ses bijoux de famille pour se renflouer ? C'est le dilemme auquel est confronté Barclays. La banque britannique a confirmé officiellement hier être en discussion « avec plusieurs partis potentiellement intéressés » pour vendre iShares, une filiale de sa branche de gestion d'actifs. Dans le même temps, elle précise que les négociations avec le gouvernement britannique pour participer à la garantie des actifs toxiques continue. L'annonce a été très bien reçue en Bourse, l'action progressant de 22,6 %.Barclays, qui a évité jusqu'à présent d'avoir recours à l'aide de l'État britannique, souhaiterait participer au plan de garantie des actifs toxiques. Le problème est que cela coûte cher. Lloyds Banking Group (LBG) et Royal Bank of Scotland (RBS) ont dû payer respectivement des frais de 6 % et 4 % de la valeur des actifs garantis. Ces deux établissements, qui étaient déjà partiellement nationalisés, ont payé ces sommes en consentant à Downing Street une participation supplémentaire dans leur capital. Mais Barclays veut à tout prix éviter que l'État britannique n'entre à son capital. La banque a donc besoin de liquidité pour financer un possible plan de garantie, même si celui-ci devrait être bien plus petit que ceux de LBG et RBS. C'est dans cet intention que la vente de iShares est envisagée.opération surpriseCette filiale est spécialisée dans les « ETF », c'est-à-dire des instruments financiers cotés qui répliquent des indices boursiers, ce qui permet à un investisseur d'acquérir à faible prix une exposition sur les marchés financiers. Barclays est l'un des leaders mondiaux dans ce domaine, et, fin 2008, iShares avait 226 milliards de livres d'encours (244 milliards d'euros).Pourtant, la banque décrivait encore récemment iShares comme étant un actif stratégique au c?ur de Barclays Global Investors (BGI), sa branche de gestion d'actifs, qui est elle-même décrite comme stratégique. « La possibilité d'une vente de cette filiale est une surprise, mais les marchés difficiles poussent à prendre des décisions délicates », affirme Alex Potter, analyste à Collins Stewart. Il estime que iShares pourrait être vendu pour un peu plus de 1,5 milliard de livres (1,6 milliard d'euros), loin des 5 milliards cités par plusieurs journaux britanniques. L'annonce de Barclays a renforcé les rumeurs d'une possible vente complète de BGI, mais la banque se refuse à tout commentaire sur ce point. L'incertitude ne devrait pas être longue : la date limite de participation au plan de garantie a été fixée au 31 mars par Downing Street.Éric Albert, à Londres
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.