Économies d'énergie  : les locataires mis à contribution  ?

Comment inciter propriétaires et locataires à rendre moins énergivores les logements ? C'est à cette question, posée à la fois par la ministre du Logement Christine Boutin et le Grenelle de l'environnement, qu'a tenté de répondre le président de l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), Jean Perrin, dans le mémoire qu'il vient de rendre public.Le chantier de rénovation thermique de l'habitat est, en effet, primordial puisque les logements consomment à eux seuls 42 % de l'énergie du pays. Dans cet ensemble, le parc locatif privé représente 21 % des résidences principales. Pour amener propriétaires et locataires à réaliser des travaux de rénovation énergétique, le président de l'UNPI suggère un système assez simple. Dès lors que propriétaire et locataire sont d'accords (volontariat), le premier finance le coût des travaux et le second bénéficie d'une baisse du coût de ses quittances car les économies d'énergie entraînent une baisse des charges locatives. Afin, explique Jean Perrin, que le dispositif soit attractif pour les uns comme pour les autres, le locataire doit partager l'économie financière qui en résulte. En clair, doit payer à son bailleur la moitié des sommes économisées et ceci à condition qu'in fine, la quittance après travaux soit inférieure à celle d'avant travaux.Une poignée d'euros Pour le président de l'UNPI ce système est gagnant-gagnant. Le propriétaire modernise son patrimoine. Le locataire voit ses quittances baisser. La communauté ne peut que se réjouir de voir réaliser des économies d'énergie synonymes de baisse des rejets de gaz à effet de serre. Parfait, mais sur le papier. Car dans la réalité, pour que le dispositif soit vraiment incitatif encore faut-il qu'il porte sur des sommes conséquentes. En effet, si, après travaux, l'économie se résume à une baisse de 10 euros par mois en charges locatives, soit, selon la proposition de l'UNPI, à 5 euros mensuels pour le locataire, ce dernier risque de n'être que peu appâté par la proposition. Une poignée d'euros qui ne pèse pas lourd face notamment aux désagréments du chantier qui peuvent durer jusqu'à plusieurs semaines voire plusieurs mois.Selon une enquête de l'Ademe, plusieurs expériences similaires à la proposition de M. Perrin ont été réalisées dans le parc social. Certaines ont abouti à une baisse des loyers mensuels. D'autres à une hausse, mais parallèle à une amélioration de la qualité et du confort des logements. Elles ont très majoritairement été bien vécues par les locataires. Et très contestées lorsque les travaux ont entraîné une hausse des quittances. Rémy JaninHamilton/REA
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