Laurence Parisot joue la carte du terrain

Oubliés les grands débats sociétaux, qui ont fait les premières heures de son mandat, adoucies les polémiques avec l'exécutif ou les leaders syndicaux. Depuis quelques semaines, Laurence Parisot joue résolument la carte du terrain. Hier encore, lors de sa conférence de presse mensuelle, la présidente du Medef a dressé une liste d'exigences destinées à faciliter la vie de ses adhérents. Certes, le contexte économique et social, moins propice à la défense publique des entreprises, n'est pas étranger à ce virage déjà perceptible lors de l'assemblée générale de l'organisation qui s'est tenue en février. Mais, à un an du renouvellement de son mandat, Laurence Parisot a aussi intérêt à présenter, dans son bilan, des avancées concrètes.Hier, la présidente du Medef a donc poussé à nouveau le dossier de la taxe professionnelle. Une réforme réclamée de longue date par les fédérations industrielles, longtemps faiseuses de roi au sein de l'organisation patronale. « Avec nos propositions, on obtiendra une réforme qui allégera les charges sur les entreprises. Et il n'y aura aucune entreprise perdante », a lancé Laurence Parisot. Avant d'ajouter que le coût pour les finances publiques ? 6 milliards d'euros ? est « quelque chose de tout à fait absorbable », quitte à contredire ses précédentes déclarations sur la nécessité d'assainir les finances de l'État.« PME attitude »Laurence Parisot a aussi lancé une opération séduction à l'égard des petites entreprises, baptisée « PME attitude ». Au risque d'accroître la concurrence avec la CGPME qui tenait, hier, sa grand-messe annuelle « Planète PME ». « Il n'y a qu'ici que nous pouvons faire le lien entre petites, moyennes et grandes entreprises », a insisté la présidente du Medef, avant de lister quatre revendications phares. Et de demander que le plafond de la part d'ISF qui peut être investi dans les fonds propres des PME soit relevé de 50.000 à 100.000 euros et que cette possibilité soit étendue aux sociétés de 250 à 500 salariés (lire ci-contre). Mais aussi que le « dispositif zéro charge » pour toute nouvelle embauche, aujourd'hui réservé aux TPE, soit ouvert aux entreprises jusqu'à 50 salariés. Ou qu'une prime de 6.000 euros soit versée à toute PME embauchant un volontaire international en entreprise (VIE).Seul sujet qui a conduit Laurence Parisot à sortir du terrain corporatiste, les retraites. Mais avec prudence. La présidente du Medef a juste appelé à un large débat, tout en se disant favorable à un départ à 63,5 ans. A. L.
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