Salaires  :  nouveau pas vers

GouvernanceAlors que les bons résultats des banques américaines laissent craindre de nouvelles dérives dans les pratiques de rémunération, Londres tente de prendre les devants. Un rapport sur la gouvernance des banques, remis hier au gouvernement britannique, préconise d'obliger les établissements financiers cotés à publier l'ensemble des salaires de leurs principaux dirigeants, même ceux qui ne sont pas membres du conseil d'administration (ceux-ci sont déjà publiés). Une manière d'éviter les abus dans un domaine devenu sensible, même à Londres.Cette proposition, qui couvrirait également les banques étrangères installées à la City, concernerait tous ceux qui perçoivent plus que le salaire médian des membres du conseil d'administration. Soit plusieurs centaines de salariés par banque. Mais l'anonymat de chacun serait préservé, les salaires étant seulement divulgués par tranches, indiquant combien de personnes en bénéficient, et comment fonctionnent leurs bonus. L'idée a été émise hier par David Walker, ancien président de Morgan Stanley, à qui le gouvernement britannique avait commandé le rapport. Il ne s'agit pour l'instant que d'un rapport d'étape. Les propositions sont maintenant soumises à consultation avant un rapport final prévu en novembre. Ensuite, Downing Street tranchera?Mais le sens général du texte va dans la même direction que la série de rapports émis récemment par le gouvernement britannique et la FSA, le régulateur financier : le pouvoir des conseils d'administration, et en particulier de ses membres non exécutifs, devra être renforcé. Hier, Gordon Brown, le Premier ministre, a déclaré soutenir « de tout c?ur » le renforcement de leur pouvoir. « Il est évident que des échecs de gouvernance ont fortement contribué à une hausse de la prise de risques qui a mené à la crise financière », estime David Walker. Il demande que les conseils d'administration soient désormais chargés de questionner ouvertement la stratégie de la direction. Renforcer les contrôlesPour cela, il suggère que les membres non exécutifs soient mieux formés. David Walker remet ainsi en cause l'absence de qualification bancaire des anciens dirigeants de Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland, qui ont mené les deux banques à la nationalisation. De plus, les membres non exécutifs devraient consacrer environ 50 % de temps supplémentaire à leur fonction, soit 30 à 36 jours par an pour une grande banque. Le comité de rémunération aurait aussi le droit de superviser l'ensemble des salaires de l'institution financière, et non pas seulement ceux des dirigeants. Enfin, les bonus devraient être majoritairement liés à des performances de « long terme », entre trois et cinq ans. Éric Albert, à Londre
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