Un pouvoir « sarkocentrique »

Ces dernières semaines, Nicolas Sarkozy a effectué un virage en matière de communication, illustré par le discours solennel du Congrès de Versailles et l'interview accordée au « Nouvel Observateur ». Le chef de l'état a affiché sa volonté de rompre avec le style « bling-bling » du début du quinquennat et a plaidé sa bonne foi : « Il faut un temps pour se hisser à la hauteur d'une charge qui est, croyez-moi, proprement inhumaine. »Mais cette correction d'image ne change rien sur le fond. Nicolas Sarkozy reste le chef d'orchestre de l'action gouvernementale. Cela passe par un discours au Havre, hier, pour défendre la réforme des ports, et promouvoir une politique maritime de défense des ressources et du littoral. Mais aussi par les sommets organisés régulièrement à l'Élysée avec les partenaires sociaux pour parler de la relance et de l'après-crise. Ou encore par la gestion directe des humeurs des députés de l'UMP contre des réformes parfois menées à la hussarde, comme le travail du dimanche ou la loi Hadopi contre le piratage sur Internet. Nicolas Sarkozy a aussi repris en main le dossier du grand emprunt, destiné à voir le jour en 2010, en nommant Michel Rocard et Alain Juppé à la tête d'une commission de réflexion.Le chef de l'État reste aussi le maître de l'agenda des réformes. Il a lui-même fixé le cap aux parlementaires de l'UMP le 7 juillet à l'Élysée. À la rentrée de septembre, Nicolas Sarkozy veillera en personne à la mise en route de la refonte des collectivités territoriales et de la taxe carbone. Le modèle américainDepuis son élection, Nicolas Sarkozy a cherché à calquer la vie de l'Élysée sur celle de la Maison-Blanche, au grand dam de Matignon et du Parlement. Un exemple de cette omniprésence élyséenne : Xavier Musca, secrétaire général adjoint de la présidence de la République, était à Matignon le 28 juin pour le séminaire gouvernemental sur le grand emprunt. Quant au secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, ou au conseiller spécial, Henri Guaino, ils sont très présents politiquement et médiatiquement. Hélène Fontanaud
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