Le dragon chinois retrouve son souffle

AsieJeudi, le Bureau national chinois des statistiques a annoncé que la Chine avait enregistré une croissance de 7,9 % lors du deuxième trimestre 2009, soit un véritable bond en avant par rapport aux + 6,1 % du premier trimestre. Cette performance s'avère particulièrement impressionnante au regard de la morosité des autres puissances mondiales : la Chine semble être la première grande économie à s'extraire de la crise, le plan de relance gouvernemental ayant plus d'impact que prévu.Pékin a misé sur la hausse des crédits pour stimuler l'activité intérieure. Avec raison : les quelque 7.367 milliards de yuans (772 milliards d'euros) de crédits accordés par les banques nationales lors du premier semestre ont en effet prouvé leur efficacité, même si une partie a été utilisée pour spéculer sur les marchés boursiers et immobiliers. « Le rétablissement économique chinois est principalement lié à l'activité intérieure, analyse Sherman Chan, économiste chez Moodys Economy.com. Tandis que les prêts continuent à croître, la hausse des investissements ne montre pas de signe de ralentissement. »Les dépenses en infrastructures, qui guident les investissements gouvernementaux, ont progressé de 57,4 % sur un an lors du premier semestre, dont + 126,5 % pour le ferroviaire et + 54,7 % pour le transport routier, deux priorités de Pékin. La hausse de la consommation d'acier en juin (+ 21,5 %) se situe à un niveau jamais atteint depuis décembre 2007. Pour les entreprises, l'heure est aussi au redressement : l'indice de la production industrielle affiche, en juin, une progression de 10,7 % sur un an après avoir touché son plus bas niveau depuis sept ans en mars.Deuxième moteur de l'économie nationale, la consommation se stabilise autour de 15 % en juin. « Elle est clairement l'une des locomotives de l'économie chinoise, même si elle ne compte que pour un tiers du PIB, assure Andy Rothman, stratège macroéconomique de la société financière CLSA. Et elle continue à monter en puissance, puisqu'elle représentait 46 % de la croissance du PIB en 2008 contre 38 % en 2005. » Au premier semestre, elle a contribué à 53,4 % de la croissance.Baisse des exportationsCes dernières années, les exportations nettes (exportations moins importations) étaient parvenues à peser dans la croissance du PIB. En 2007, elles étaient à l'origine d'un cinquième de la croissance chinoise. Après huit mois consécutifs de recul des exportations, ce ne sera évidemment pas le cas en 2009, même si Andy Rothman envisage un redressement en fin d'année, qui pourrait porter ses fruits l'an prochain. « En 2010, la croissance chinoise atteindra 8 %, voire 9 % en cas de relance en Europe et aux États-Unis. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.