Les grands vaisseaux prêts pour le large

éditoFace à la tempête de la crise, les grands groupes français ont su naviguer en réduisant la toile mais pas trop, se rapprochant des côtes tout en évitant les écueils, en s'allégeant, sans envoyer par-dessus bord des pièces vitales. Comme le montre l'enquête de « La Tribune », les voilà assez bien armés en matière de trésorerie pour profiter d'une reprise qui semble se dessiner. Sans avoir à demander aux banques qu'elles soufflent un peu dans les voiles. Le précepte anglo-saxon « cash is king » a été bien suivi par nos Surcouf du CAC 40.Si l'on s'apprête à suivre leur envoi de grande voile pour repartir au large, on aimerait qu'ils soient suivis d'une escadre de PME goélettes, elles aussi sorties de la bourrasque sans encombre. La situation parait, hélas, moins radieuse. À la différences de nos grands capitaines d'industrie, les commandants des petites entreprises ne peuvent compter sur des réserves de trésorerie pouvant leur assurer une traversée sans histoire. Leur position financière est souvent tendue. Leur arsenal est certes réduit. Le recours par exemple aux augmentations de capital ou au financement obligataire ne leur est souvent qu'un rêve inaccessible. Quand ce n'est pas leurs grands maîtres d'?uvre voire l'État ou les collectivités qui les font tanguer en ne les payant qu'avec plusieurs mois de retard. Or, pour profiter de la future reprise, il faudra investir, en pièces, en machines, en financement du besoin en fonds de roulement, le BFR, indicateur peu connu du grand public mais qui constitue pour une société le souffle vital dans la mâture.Les PME et même TPE (très petites entreprises) françaises auront-elles gardé assez de forces ? Pas sûr, pas toutes. Certains représentants du secteur commencent déjà à sonner la cloche sinon de détresse du moins d'alerte. Dommage, car ce sont souvent les commandants des petites embarcations, plus man?uvrantes, qui sentent le mieux le vent et la vague de la future technologie ou du produit d'avenir sur lesquels il faudra surfer. Faute de trésor de guerre, les frêles esquifs tricolores craignent en outre de ne pouvoir compter sur leurs grands argentiers. Les banques assurent qu'elles continuent à octroyer des prêts et que, si leurs montants baissent, c'est faute de demande. Un doute subsiste, que semble partager le gouvernement. Lorsqu'il a convoqué les banquiers, officiellement pour parler de bonus, il les a surtout tancés sur la question de la distribution des crédits. [email protected] PROVOST
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