La montée des créances douteuses menace les banques régionales

États-UnisSi les grandes banques de Wall Street, qui ont bénéficié des aides publiques et du redémarrage des marchés de capitaux, semblent aujourd'hui tirées d'affaire, la situation est beaucoup plus tendue pour les établissements de taille moyenne. D'envergure le plus souvent régionale, ces banques sont en effet touchées de plein fouet par la montée des créances douteuses liée à la récession.Selon des données compilées par Bloomberg, plus de 150 banques américaines cotées en Bourse affichaient ainsi un taux de « prêts non performants » supérieur à 5 % fin juin (au sens où le montant des prêts dont les remboursements sont en retard de plus de trois mois, voire interrompus, représente plus de 5 % de l'encours total de crédit porté par l'établissement). Ce nombre, qui exclut les 19 institutions financières d'importance systémique ayant fait l'objet de « stress tests » au printemps, a plus que doublé en un an sous l'effet de la hausse des défauts de paiement, notamment sur les prêts immobiliers (y compris l'immobilier commercial), les cartes de crédit et les prêts aux PME. « cotisation d'urgence?»« À 3 % de créances douteuses, on peut craindre qu'il y ait anguille sous roche et, pour celles qui atteignent 5 %, il est probable que les régulateurs les aient déjà classées parmi les banques menacées de faillite », estime Walter Mix, un ancien régulateur bancaire devenu consultant, cité par Bloomberg. En l'absence d'investisseurs disposés à les recapitaliser, leur seule planche de salut est alors de s'adosser à un établissement plus solvable. Les faillites bancaires sont déjà au plus haut depuis dix-sept ans (voir infographie), et le mouvement risque de s'amplifier, puisque la liste des « banques à problèmes » établie par les autorités comptait déjà 305 noms à la fin du premier trimestre. Autre signe de la fragilité du secteur, son taux global de créances douteuses atteignait 2,6 % fin mars, contre une moyenne de 1,54 % au cours des vingt-cinq dernières années. La situation est d'autant plus inquiétante que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l'agence fédérale d'assurance des dépôts bancaires, voit son fonds de garantie se réduire comme peau de chagrin, après avoir déboursé plus de 15 milliards cette année. Outre le produit de la vente des dépôts et des actifs qu'elle saisit lorsqu'elle met une banque en faillite, la FDIC envisage de prélever auprès des 8.200 établissements qu'elle couvre une « cotisation d'urgence » pour faire face aux remboursements à venir. Une mesure d'autant plus nécessaire que le nombre de faillites pourrait continuer à augmenter jusqu'en 2011. Ainsi, l'analyste financier Bill Cassill, fondateur de Numerical Alchemy, prévoit-il 125 faillites cette année et 230 l'an prochain. Le 14 août, la FDIC a annoncé la fermeture de 5 banques régionales, dont celle de Colonial Bank, portant le total à 77 depuis le début de l'année. nInfographie2col 60 mm
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