L'insolente santé boursière d'Hermès International

La Bourse n'est plus à un paradoxe près. À l'heure où leCAC 40 accuse une chute de près de 40 % depuis le début de l'année, l'action Hermès International évolue à ses plus hauts niveaux de cours historiques. Après avoir atteint un pic à 118,2 euros le 1er octobre, le titre est redescendu à 93,94 euros hier, mais affiche tout de même une hausse d'environ 10 % par rapport au 1er janvier. Propulsant, dans la foulée, la célèbre maison de produits de luxe à la vingt-cinquième place des plus grosses capitalisations parisiennes. Juste devant des groupes comme Renault, EADS, Accor, Michelin ou encore Natixis. Certes, la dégringolade boursière de ces derniers mois a ouvert une brèche et facilité l'ascension d'Hermès International. Mais cela n'explique pas tout loin s'en faut. Difficile, en effet, de concevoir qu'une société qui ne devrait pas, selon les prévisions des analystes, dépasser les 2 milliards d'euros de facturations cette année, puisse capitaliser plus que des entreprises pesant plusieurs dizaines de milliards d'euros de chiffre d'affaires. Et cela, même si son activité reste bien orientée.UNE MARQUE TRES DEFENSIVE" Hermès International fait partie des marques de luxe les plus défensives en période de retournement de cycle ", note Isabelle Ardon, gérante spécialisée dans le luxe à la Société Générale. Et d'ajouter : " Il faut aujourd'hui s'inscrire sur une liste d'attente pour certains articles de maroquinerie d'Hermès. " Pour autant, rien ne saurait justifier un tel prix de marché. Selon Isabelle Ardon, " la valeur, qui affiche un PER 2008 de 35 fois et un PEG de 4, est plus de deux fois plus cher que la moyenne du secteur ". Qu'est-ce qui faitdonc courir l'action Hermès International ?Isabelle Ardon ne croit pas " que la dynamique haussière dont profite le titre depuis le début de l'année soit liée à des anticipations de reprise du groupe par un autre acteur du secteur ". D'abord parce personne ne semblerait disposé à débourser une telle somme. Mais aussi parce que la famille a répété qu'elle n'était pas vendeuse. L'experte pense que " la spéculation serait susceptible d'être davantage due au faible flottant du titre, un peu à l'image de Volkswagen actuellement ". D'autres évoquent des opérations de rachats de la part de hedge funds. En tout cas, le risque de voir le soufflé retomber brutalement paraît grand. Surtout si l'on considère que le marché finit toujours par corriger les excès du passé.
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