À qui profite le crime ?

Les marchés sont un jeu à somme nulle. " " S'il y a un perdant, il y a forcément un gagnant ! " Ces affirmations classiques de sagesse populaire sont, souvent, validées par la réalité des marchés. Elles sont d'ailleurs solidement ancrées dans les mentalités. À tel point qu'on cherche depuis quelques semaines les " gagnants " du krach d'octobre 2008. À qui a profité le crime ? Le coupable idéal, c'est le hedge fund assoiffé de profits qui vend les actions à découvert et les ramasse " à la casse " en pleine panique. Seulement voilà... Les hedge funds ont un alibi de taille : ils ont, pour la grande majorité, encaissé des pertes colossales sur la baisse des indices boursiers ! Le séisme qui secoue leur industrie est similaire à celui qui a failli détruire le système bancaire et ils sont les premiers à avoir subi des ventes forcées massives, dans la panique de la semaine dernière, pour faire face à l'exode désordonné de leurs investisseurs. Ce krach a une particularité : il ne profite à personne, ou presque. Que des perdants. Pas de gagnants. Les actionnaires des banques sont rincés. Que la banque fasse faillite comme Lehman Brothers, qu'elle subisse des recapitalisations bradées comme Natixis ou qu'elle soit nationalisée comme Fortis, l'actionnaire se retrouve nu ou presque... Les hedge funds sont dévastés. Les investisseurs avisés, même Warren Buffett, subissent des pertes colossales. Les gérants " classiques " affichent des performances dramatiques, surtout ceux qui ont cru à la fable des pays émergents, à celle du pétrole à 200 dollars ou encore à celle des actions dont les cours montent au ciel. Les investisseurs particuliers font exploser les plafonds des livrets A. Les traders sont déjà des vestiges d'une époque préhistorique et on risque de ne plus voir de chèques faramineux de bonus que dans une vitrine d'un " Musée de la spéculation " dans quelques années. Non. Pendant le krach de 2008, les marchés n'ont pas été un jeu à somme nulle... Juste un jeu nul...
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