La Suisse propose à son tour une aide financière à ses banques

Quelques jours après les plans européen et britannique de sauvetage des banques, la Suisse se lance à son tour dans un plan d'intervention publique. La Confédération helvétique a proposé un plan d'investissement financier à ses deux grandes banques. Elle va ainsi injecter 6 milliards de francs suisses (3,92 milliards d'euros) pour renforcer le capital d' UBS . Une décision presque attendue, vu les difficultés financières que la banque suisse traverse depuis un an.L'aide publique n'est cependant pas gratuite. UBS va émettre des obligations convertibles donnant droit à une rémunération de 12,5 %, l'une des plus élevées parmi celles proposées lors des recapitalisations d'autres banques. En contrepartie, la Confédération suisse détiendra, après la conversion, 9,3 % du capital d'UBS. Mais l'aide des pouvoirs publics ne s'arrête pas là. L'augmentation de capital d'UBS a été rendue nécessaire par le fait que la banque a dû débourser 6 milliards de dollars pour absorber d'éventuelles pertes d'actifs " toxiques " apportés à une structure créée pour l'occasion, permettant de les sortir du bilan de la banque. Celle-ci va lui transférer 49 milliards de dollars d'actifs et pourra monter jusqu'à 60 milliards. Le solde, soit environ 55 milliards, sera financé par un prêt de la Banque nationale suisse (BNS). Le fonds aura pour objet de financer et de liquider ces titres de crédit " toxiques ". En Suisse, ce " dégraissage " relance le débat sur la survie de la banque d'investissement d'UBS." CREDIT SUISSE SE TOURNE VERS L'ÉTAT QATARI "La Confédération helvétique a également proposé son aide au Credit Suisse. L'établissement a refusé, préférant faire appel à des investisseurs privés, une option que toutes les banques ne peuvent se permettre dans ces moments de crise. Pour autant, la commission bancaire suisse a demandé à Credit Suisse de relever son niveau de solvabilité. Le groupe dirigé par Brady Dougan va ainsi lever 10,4 milliards de francs suisses dont 1,7 milliard à travers des obligations convertibles et 5,5 milliards par le biais de titres hybrides. Le solde sera assuré par la mise sur le marché d'actions Credit Suisse détenues en autocontrôle pour atteindre un ratio de fonds propres tier one de 13,7 %. La banque suisse a seulement précisé qu'une filiale du fonds souverain Qatar Investment Authority, déjà actionnaire, est l'investisseur principal. " L'ironie est que Credit Suisse refuse l'aide de l'État suisse mais se tourne vers l'État qatari à travers son fonds souverain ", souligne Michel Juvet, directeur des études financières à la banque privée Bordier et Compagnie. L'autre paradoxe est que Credit Suisse a publié hier une perte de 1,3 milliard de francs suisses alors que la banque a mieux traversé la crise que sa concurrente. UBS est pour sa part redevenue rentable avec un bénéfice annoncé hier de 296 millions de francs suisses après quatre trimestres de pertes.L'argent fuit UBS vers Credit SuisseSouffrant toujours de lourdes pertes dans la banque d'investissement, la banque privée d'UBS a connu de nouvelles sorties de capitaux. La division gestion de fortune a enregistré une sortie de capitaux de 49,3 milliards de francs suisses au troisième trimestre. La branche gestion d'actifs a, elle aussi, subi des retraits de 34,4 milliards de francs suisses. Ces sorties ont fait les affaires des autres banques suisses dont Credit Suisse. Cette dernière a profité de son côté d'un afflux net de capitaux de 14 milliards de francs suisses.
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