La mutuelle belge Ethias obligée de trouver 1,5 milliard d'ici à mardi

La première mutuelle d'assurance belge, Ethias, doit trouver 1,5 milliard d'euros d'ici à mardi 21 octobre à 10 heures, à la demande de l'autorité de contrôle du pays, la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA). " 1,5 milliard d'euros, c'est le minimum pour pouvoir continuer d'exister sans être mis sous tutelle. Mais pour pouvoir continuer notre croissance, il nous faudra 3 milliards ", précise Guy Burton, directeur général du groupe Ethias. Il estime cependant que la mutuelle ne connaît " pas de difficultés financières, mais des difficultés comptables ".L'effondrement du cours de l'action de Dexia, dont Ethias, partenaire historique, détient 5 % du capital, a généré un tel volume de moins-values que l'autorité de contrôle a exigé un renforcement d'urgence des fonds propres d'Ethias qui a fin 2007, s'élevaient à 1,68 milliard d'euros. Pour le directeur général, cette exigence est une anticipation de l'application des normes comptables IFRS (auxquelles Ethias, société non cotée, n'est pas soumise) qui prévoient uneévaluation des actifs en valeur de marché.TROP EXPOSEL'agence financière Fitch, qui note la solidité d'Ethias à sa demande depuis trois ans, l'avait dégradée deux fois depuis l'été. La première fois fin juillet en raison de l'affaiblissement de son niveau de solvabilité dû à la baisse des marchés actions et au poids de Dexia dans son portefeuille. La seconde fois, le 23 septembre, en raison de l'exposition du groupe à ­Lehman Brothers Holdings Inc, banque en faillite depuis le 15 septembre. L'exposition " qui atteignait environ 7 % des fonds propres à fin 2007, devrait entraîner une détérioration de la solvabilité du groupe et de sa flexibilité financière ", estimait Fitch attribuant un A- à Ethias et plaçant la note sous surveillance négative.Avec 3,8 milliards d'euros de primes encaissées en 2007 dont 70 % en assurance-vie, Ethias est le troisième assureur de Belgique avec 13 % du marché. Créé pour assurer le secteur public et ses agents, il s'est ouvert à l'ensemble de la population il y a huit ans. Il compte quatre mutuelles, dont l'une dédiée à l'assurance-vie, la seule qui présente actuellement " un problème de marge de solvabilité ", selon Guy Burton. Pour y remédier, il est en train de constituer une société, baptisée Ethias Finance, par laquelle les mutuelles d'assurance de dommages du groupe viendront " au secours d'Ethias Vie ". De plus, Ethias veut placer les activités opérationnelles au sein de sociétés anonymes " afin de pouvoir réinjecter de l'argent " à l'avenir, explique Guy Burton.Dans l'immédiat, le directeur général compte sur les pouvoirs publics locaux et régionaux belges qui lui ont promis d'apporter l'argent nécessaire, la signature d'un accord devant intervenir avant la fin de l'ultimatum de l'autorité de contrôle. Dans un deuxième temps, " il n'est pas impossible que nous demandions l'aide de l'État belge sous la forme d'une garantie ", indique Guy Burton. En tout cas, l'entrée au sein du groupe mutualiste français Covéa (MMA, Maaf, GMF) annoncée début juillet, est repoussée. " Nous attendrons que notre situation se redresse ", explique le directeur général qui n'exclut cependant pas une aide : " Nous verrons bien si les patrons des mutuelles deCovéa nous apportent un soutien financier. "
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