Sur les marchés boursiers, c'est toujours l'ambiance commissariat. Quand on reçoit une claque sur la joue gauche, on sait que celle qui va frapper la joue droite fera encore plus mal. Mais après on s'habitue ! Les vieux boursiers le savent bien : les plus violentes secousses des indices - particulièrement quand elles sont orientées à la baisse et qu'on sent les marchés inexorablement attirés vers le vide - sont toujours suivies de fortes répliques. Si on prend les 22 plus fortes variations de l'histoire du Dow Jones, soit des mouvements de plus de 6,8 %, 9 se sont produites dans le sillage de la crise de 1929. Et la baisse record du 19 octobre 1987 a été suivie de deux rechutes, le 26 octobre suivant et le 8 janvier 1988. La perte de 7,9 % mercredi soir à Wall Street apparaît ainsi comme une réplique du séisme du 9 octobre dernier. Attachons nos ceintures ! Le marché mettra du temps à retrouver une sinusoïde plus étroite dans ses fluctuations. Finalement, la baisse d'avant-hier a été moins éprouvante pour les nerfs des opérateurs. Non pas qu'un homme averti en vaille deux, mais parce que la chute n'était pas cette fois commandée par la peur de l'imminence d'une faillite bancaire, synonyme de crise systémique. Ce qui n'a pas empêché l'indice Dow Jones d'accroître encore sa chute en séance avec une perte atteignant cette fois 7,87 % contre 7,33 % " seulement " une semaine plus tôt. Toutefois, il ne faut pas se tromper d'échelle et on a tort d'utiliser toujours celle de Richter dont les 9 graduations ne permettent que de mesurer l'énergie libérée par le séisme à son épicentre. Car les indices boursiers ne servent pas à apprécier l'intensité des difficultés de la crise, ils mesurent les dégâts commis en surface par des séismes qui les dépassent. Il serait donc plus avisé de faire appel à l'échelle MSK qui comporte 12 degrés pour décrire les dégâts. L'ultime grade traduisant un changement total du paysage. On n'en est pas encore là même si on a déjà largement franchi le stade 5 de l'échelle MSK qui est celui du seuil d'affolement des populationsavec réveil des dormeurs et faibles dommages.

latribune.fr

31 Oct 2008, 1:45

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