Le baril de pétrole passe en dessous des 70 dollars

La décrue du pétrole a franchi un nouveau cap hier, le baril passant en dessous des 70 dollars (à 69,85 dollars) soit à mi-chemin de son plus-haut histor ique de jui l le t dernier, à 146,65 dollars. L'or noir se retrouve treizemois en arrière, après avoir perdu un tiers de sa valeur en trois semaines. Du jamais vu. Si l'on en croit les stocks de pétrole américains, la récession serait dé jà bi en ins tal l é e out r e - Atlantique : la baisse de la consommation a entraîné une vive augmentation des stocks de brut, qui atteignent 308,2 millions de barils. Ceux d'essence progressent de 7millions, à 193,8millions. Des données de nature à inquiéter les dirigeants de l'Opep, qui ont avancé hier dans l'urgence leur réunion au 24 octobre.Des décisions qui pourraient potentiellement soutenir le prix du baril, puisqu'elles alimentent la thèse d'une réduction rapide de la production des principaux pays producteurs. Sortant de sa réserve habituelle, le président actuel de l'Opep, l'Algérien Chakib Khelil, a déclaré hier que " le prix idéal du baril se situait entre 70 et 90 dollars ". Les perspectives sur la demande inquiètent également les analystes, qui ne cessent de revoir leurs prévisions à la baisse, tout en nageant dans le flou le plus total. Autant le consensus était haussier il y a quelques mois (on se souvient de Goldman Sachs qui anticipait le baril à 200 dollars), autant les prévisions se font de plus en plus baissières de jour en jour. Hier, ce fut le tour de Bernstein Research et de Credit Suisse First Boston de réviser leurs chiffres. Et alors que le baril de pétrole cote en dessous des 80 dollars depuis quelques jours, l'un et l'autre estiment désormais que les prix du baril en 2009 devraient avoisiner les 70 dollars, (75 dollars pour Crédit Suisse). La dégringolade est d'autant plus difficile à appréhender qu'elle s'éloigne de facteurs fondamentaux pour être alimentée par des éléments techniques. Le décalage important entre l'afflux des options de vente et le faible nombre d'options d'achat a alimenté une très forte volatilité hier, dernier jour d'échange pour les options dont l'échéance était le mois de novembre. Ce contexte de forte volatilité commence à se répercuter dans l'industrie.CONTRAINTES FINANCIERESMercredi, la société canadienne EnCana a annoncé qu'elle renonçait, pour l'instant, à scinder sa société en deux afin de coter séparément ses activités pétrolières, qui concernent l'exploitation de sables bitumineux, et gazières. Si l'accès au crédit de plus en plus difficile risque de remettre en cause de nombreux projets d'exploration et d'exploitation pétrolière, les contraintes financières semblent particulièrement mettre en péril les projets d'exploitation de sables bitumineux au Canada. Déjà très élevé, le coût d'extraction dans cette région du centre du pays est en effet en train de grimper à grande vitesse, alors même que le prix de vente du pétrole s'effondre. "Avec des prix du pétrole proches de seuil de rentabilité, qui est de 80-90 dollars par baril, certaines sociétés pourraient décider de faire marche arrière sur leurs investissements ", prévient BarclaysCapital.
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