Une débutante brésilienne à la voix suave, Astrud Gilberto, chantant en anglais et un saxophoniste ténor de jazz au son aérien à peine connu, Stan Getz. Tel est le curieux tandem qui enregistre, en 1963, the Girl from Ipanema. Le titre reste quatre-vingt-seize semaines en tête des charts américains. L'occasion pour les jazzmen de découvrir les vertus de cette bossa-nova, apparue au bord des plages blondes de Rio dès 1958, date à laquelle Joao Gilberto enregistre Chega de Saudade, célébrant ainsi - le premier - les noces de la samba et du jazz moderne.COULEUR ELECTROMusique caractéristique des années 1960, la bossa n'a depuis cessé de reprendre son souffle. DJ (Gilles Peterson) et chanteurs hip-hop lui donnent une couleur électro dans les années 1990. Elle revient aussi sur le devant de la scène brésilienne. Bebel Gilberto (la fille de Joao et Astrud Gilberto), Cibelle, Clara Moreno ou CeU deviennent alors les porte-voix de cette " Nova Bossa ". Aujourd'hui, Paulo Jobim monte un trio avec son propre fils Daniel pour revisiter le répertoire de son père. Ron Carter, ancien bassiste de Miles Davis, reprend Chega de Saudade. Le pianiste italien Stefano Bollani s'éclate dans les rythmes brésiliens. Eliane Elias, pianiste et chanteuse, se souvient des leçons de musique prises avec Jobim et Moraes et leur dédie un hommage. " Cette musique est classique, sophistiquée et sensuelle ", résume cette dernière pour expliquer le succès jamais démenti de la bossa.Discographie" Jazz Samba " (Verve, 1962). " Getz-Gilberto " (Verve, 1964). " Bossa-nova stories. Eliane Elias " (Blue Note-EMI, 2008). " Jazz & bossa, Ron Carter " (Blue Note-EMI, 2008). " Jazz bossa-(nova " (RCA Victor-Sony BMG, 2008).Un concert" Novas bossas ". Milton Nascimento & Jobim Trio (EMI, 2008) : à la salle Pleyel le 5 novembre, au Havre le 7 et à Toulouse le 8 novembre.

latribune.fr

31 Oct 2008, 1:49

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