Le CNRS et Orange s'associent pour créer des antennes intelligentes, compactes et soucieuses de notre santé. Le géant public et l'opérateur historique ont ouvert un Centre de recherche mutualisé sur les antennes (Cremant) près de Nice, en liaison avec l'université de Sofia-Antipolis. Les chercheurs élaborent des matériaux innovants pour miniaturiser les émetteurs. Ils développent des antennes attentives aux obstacles : capables de détecter l'oreille du correspondant, elles rayonnent dans tous les sens, sauf vers sa tête. Plus surprenant encore, les chercheurs ont imaginé de minuscules capteurs biomédicaux collés à la peau, qui prennent la tension artérielle et l'envoient au médecin par Internet.brevetsÀ quelle échéance ces prototypes seront-ils finalisés?? Pas avant plusieurs années. Orange ouvrira-t-il des usines d'antennes?? Ce n'est pas prévu. Exceptionnellement, Orange pourrait déléguer l'industrialisation de produits à des partenaires comme Thales. Mais surtout, le Cremant ambitionne de déposer des brevets qui généreront des royalties. Les moyens du Centre sont modestes : il regroupe 20 employés, issus à parité des laboratoires d'Orange et du CNRS. Pas de budget propre, le Centre fonctionne sur crédits existants.Quel est l'intérêt du rapprochement pour les deux géants?? Orange dispose d'outils de mesure exceptionnels, enviés des chercheurs publics. De son côté, le Laboratoire d'électronique, antennes et télécommunications (Leat) du CNRS est le deuxième pôle public français d'expertise sur les antennes. Il emploie 70 chercheurs. « Une ressource précieuse », estime Patrice Brachat chez Orange. « Partout dans le monde, la R&D s'organise en réseaux : grandes entreprises, start-up et labos. Produire toute notre innovation chez Orange Labs, ce serait une grave erreur stratégique. » Désormais, Orange et le CNRS répondront aux appels européens ensemble. Dans l'aéronautique comme dans la défense.

latribune.fr

28 Nov 2008, 1:30

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