La revanche en Bourse d'Alten sur son concurrent Altran

cite>Alten est un petit Altran. » Martelée par la presse et les analystes au début des années 2000, cette phrase avait le don d'exaspérer Simon Azoulay. Aujourd'hui, le PDG de la société française de conseil en recherche et développement Alten ? qui a publié en fin de semaine dernière un chiffre d'affaires en hausse de 23 %, à 624,8 millions d'euros, au titre des neuf premiers mois ? tient sa revanche. Avec une capitalisation boursière de 608 millions d'euros, Alten pèse aujourd'hui bien plus lourd que son concurrent Altran (464 millions). Et ce, bien qu'Altran soit deux fois plus gros en termes d'activité. C'est qu'Altran, au sommet de sa gloire en 2000, a ensuite enchaîné boulimie d'acquisitions, endettement élevé et fraudes comptables de la part d'anciens dirigeants. Engagée en 2006, la réorganisation du groupe commence juste à porter ses fruits. Résultat, alors que sur les 13 courtiers qui suivent Alten, 12 ont une recommandation « achat », « surpondérer » ou « surperformer », la moitié seulement des analystes qui couvrent Altran émettent une recommandation positive. Si Altran a assaini son bilan, ses dettes financières nettes représentent encore 83 % des fonds propres (au 30 juin). Le « gearing » d'Alten, en revanche, n'excède pas 1 %. activité moins cyclique Selon les analystes de la Société Générale (SG), Alten réalise près des trois quarts de son chiffre d'affaires dans le conseil en recherche et développement, une activité moins cyclique que les services informatiques, lesquels représentent 30 % des recettes d'Altran. Altran, par sa plus grande internationalisation, est davantage exposé au fort ralentissement économique du Royaume-Uni, de l'Espagne et des États-Unis. De plus, « il semblerait qu'Altran ait moins de pouvoir sur la fixation des prix, le groupe étant toujours en phase de reconquête de clients », note la SG. Ces différences ont conduit Altran à se montrer prudent pour la fin de l'année, alors qu'Alten vient de relever ? pour la troisième fois ? son objectif de chiffre d'affaires. Le groupe table sur une hausse de 16 % pour 2008. Et la SG ne doute pas qu'Alten achèvera 2008 sur une marge opérationnelle de 12 %, quand celle d'Altran tournera autour de 7,4 %. Petit Alten est devenu grand. Christine Lejoux
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