Télévision sur mobile ? : des « plans B » déjà à l'étude

Et si on passait à un plan B?? Les scénarios alternatifs se multiplient concernant la télévision sur téléphone mobile, et le réseau couvrant près d'un tiers de la population qui lui a été réservé. Dernière idée en date?: utiliser les fréquences de ce réseau pour la TV mobile par satellite. Cette piste est notamment explorée par le secrétaire d'état au numérique Éric Besson, ardent supporter de la TV mobile par satellite, notamment dans son plan « Numérique 2012 ». Des services par satellite pourraient bientôt voir le jour?: la Commission européenne doit en effet choisir deux projets d'ici à la mi-2009. Mais de tels services ont besoin d'un réseau de répéteurs terrestres dans les grandes agglomérations, où la réception du signal des satellites est moins bonne. D'où l'idée d'utiliser les fréquences réservées à la TV mobile. Autre scénario alternatif?: attribuer directement ces fréquences aux opérateurs mobiles. Toutefois, cela nécessiterait de modifier la loi, mais un amendement en ce sens pourrait être déposé lors du débat sur l'audiovisuel public. La loi en vigueur, qui date de 2007, ne prévoit pas explicitement d'attribuer les fréquences directement aux « telcos », mais prépare néanmoins le terrain?: elle prévoit que « le gouvernement dépose avant le 31 mars 2010 un rapport sur la possibilité d'ajouter ou de substituer à la procédure prévue une procédure d'attribution des fréquences à des distributeurs de services » ? en clair, les opérateurs mobiles. L'idée d'attribuer les fréquences aux opérateurs mobiles est bien sûr soutenue par les intéressés, mais aussi par Éric Besson ou Frédéric Lefebvre. C'est « la solution permettant de sortir » du blocage actuel, estime le député UMP dans une question écrite au gouvernement.réunion au sommetSi tous ces scénarios alternatifs surgissent, c'est parce que le projet initial apparaît de plus en plus mal engagé. Ce projet reposait sur l'attribution des fréquences, non aux opérateurs mobiles, mais aux chaînes de télévision. Las?! Les négociations entre opérateurs et chaînes se sont enlisées. Les chaînes ont formulé mi-septembre une offre aux opérateurs, qui l'ont rejetée ou n'y ont toujours pas répondu. Les chaînes envisagent donc de sommer les opérateurs de leur envoyer une contre-proposition, et d'organiser une réunion au sommet de leurs PDG afin de trancher la question. Car les chaînes ne sont pas toutes sur la même longueur d'onde. Certaines croient encore pouvoir aboutir, comme BFM TV (qui a signé sa convention avec le CSA), NRJ 12 (qui dit « finaliser » sa convention), ou encore France Télévisions. Mais d'autres seraient apparemment prêtes à jeter l'éponge, comme Lagardère, voire TF1. Interrogé, l'entourage d'Éric Besson dit vouloir « encourager les négociations actuelles afin qu'elles aboutissent. Mais des schémas alternatifs de repli peuvent être envisagés en cas d'échec de ces négociations, comme l'attribution des fréquences aux opérateurs, ou leur utilisation pour une solution satellite. Évidemment, pour que de tels schémas réussissent, il faudra que les opérateurs mobiles soient demandeurs, et que le CSA et le Parlement soient consultés ». Quant au CSA, il assure « ne pas avoir perdu espoir de parvenir à un accord. Les discussions sont difficiles, mais progressent depuis la rentrée ». Pour le gendarme de l'audiovisuel, l'important est que les 16 chaînes qu'il a sélectionnées restent celles diffusées quel que soit le scénario. Quoi qu'il en soit, si un « plan B » sauvera peut-être la TV mobile, il la retardera d'au moins un an.
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