Schroders armé pour des acquisitions

C'est souvent en temps de crise que les meilleures opportunités se présentent. La baisse des marchés entraînant une baisse des encours, et donc des revenus. Certaines sociétés de gestion se trouvent ainsi fragilisées et deviennent de potentielles cibles. Schroders compte bien profiter de ce contexte pour concrétiser ses ambitions de croissance externe. D'ailleurs, Michael Dobson, son président, déclarait la semaine dernière à l'hebdomadaire « Financial News » que « nous n'étions pas très actifs ces dernières années à cause des valorisations qui, aujourd'hui, sont divisées par deux. De notre point de vue, il va y avoir de belles opportunités, et nous avons toutes les cartes en main pour en profiter ». Par cartes, il faut comprendre cash. Au troisième trimestre 2008, la société de gestion britannique disposait d'un confortable matelas évalué à 638 millions de livres. Des liquidités accumulées au fil des ans, le groupe ayant réalisé peu d'acquisitions ces derniers temps.développer des solutionsFort de ces réserves, Schroders envisage de se développer dans certains métiers. Pour Gavin Ralston, responsable des activités en Europe, Moyen-Orient et Afrique, « c'est le moment pour nous de regarder ce qui permettrait de nous renforcer, notamment dans les activités de taux ». En se portant, il y a trois ans, candidat au rachat de Deutsche AM en Grande-Bretagne, Schroders visait surtout l'activité taux. Mais c'est Aberdeen qui rafla la mise. Sur les 114,7 milliards de livres sous gestion, en baisse de 12 % au troisième trimestre et de 18 % sur les neuf premiers mois de l'année, 11 % sont gérés sur cette classe d'actifs. Depuis le mois d'octobre, Karl Dasher en est le nouveau directeur, remplaçant Robert Michele parti chez JP Morgan Asset Management en tant que global CIO for fixed income. Il dirige une équipe de plus de 100 professionnels. Schroders vient aussi de créer un comité d'investissement obligataire composé de 9 personnes, dont l'objectif est de développer des solutions en matière de fonds et de coordonner l'activité des différentes équipes dans le monde.Plutôt axé sur le rachat de filiale de groupes, Schroders a ainsi finalisé, en mai dernier, l'acquisition de l'activité de gestion pour compte de tiers du réassureur Swiss Re. « Les opportunités ne viendront pas principalement des maisons indépendantes, mais plutôt des grands groupes qui devraient continuer à se séparer de leurs filiales de gestion, véritable tendance ces dernières années », estime Gavin Ralston. Même si certaines banques, comme Santander, ont récemment fait machine arrière sur la vente de leur activité de gestion, plusieurs occasions pourraient se présenter prochainement.Marianne Lagrange
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