Télé, télécoms :

Grand chambardement en vue chez les principales autorités de régulation sectorielles du pays, l'Arcep, le gendarme des télécoms, et le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Début janvier, ce ne sont pas moins de cinq décrets de nomination qui paraîtront au « Journal officiel ». L'Arcep aura un nouveau président, le conseiller d'État Jean-Claude Mallet devant succéder à l'économiste Paul Champsaur, et un de ses membres les plus dynamiques, Gabrielle Gauthey, sera vraisemblablement remplacé par Daniel-Georges Courtois, conseiller technique du Premier ministre. De son côté, le CSA renouvellera le tiers de son collège (lire ci-contre).Ces nominations, toujours très politiques, interviennent à un moment crucial pour les deux gendarmes. Le chef de l'État a confié au secrétaire d'État au Numérique, Éric Besson, une « grande réflexion » sur le modèle de régulation approprié après le passage au tout numérique. Aucune réorganisation n'aura lieu avant 2012, à l'extinction de la diffusion de la télévision par voie hertzienne, mais ses propositions devront être remises avant la fin 2009. Le mois dernier, à l'Idate, Éric Besson relevait que « de nombreux régulateurs internationaux ont fait le choix d'une régulation unifiée » des télécoms et des médias. Comme pour préparer les esprits à une éventuelle fusion.feuille de route chargéeDéjà, la loi sur l'audiovisuel public, en débat à l'Assemblée, va priver le CSA d'une de ses missions emblématiques. L'autorité, garante de « l'exercice de la liberté de communication », ne nommera plus les présidents des radios et télévisions publiques, même si le choix du gouvernement ne s'imposera qu'après son avis conforme. Cependant, le CSA aura, dans les deux ans à venir, une feuille de route chargée?: lancement, ou report sine die, de la télévision mobile?; choix des candidats pour la radio numérique?; et surtout, finalisation de la planification des fréquences hertziennes pour préparer, zone par zone, l'extinction de la diffusion analogique de la télévision.Quant au nouveau président de l'Arcep, novice en télécoms, il retrouvera sur son bureau des dossiers épineux, dont celui de la quatrième licence mobile. Un sujet éminemment politique, lorsque le gouvernement lui demandera en début d'année de lancer un appel d'offres sur les fréquences disponibles. Une polémique a vu le jour sur ses relations avec le PDG de l'opérateur historique, Didier Lombard, à la publication d'une note d'analystes de la Société Générale affirmant que ce dernier se targue de « donner des cours du soir » au futur président du régulateur. « Ils se connaissent mais ne se sont ni vus ni parlé depuis des années » assure-t-on chez France Télécom. Les concurrents ne semblent pas inquiets, se fiant à sa réputation d'homme « intelligent, bon juriste, très indépendant. » n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.