Débuts timides pour le code de bonne conduite

« Je n'ai aucune inquiétude sur le fait que d'ici au 31 décembre la totalité des entreprises du Cac 40 auront adhéré au code. » Hier, lors de sa conférence de presse mensuelle, Laurence Parisot a fermement répondu au gouvernement, qui s'interrogeait, en fin de semaine dernière, sur la mise en ?uvre des recommandations du Medef et de l'Afep sur la rémunération des dirigeants. Hier, 26 sociétés du CAC 40 avaient déjà annoncé qu'elles adhéraient à cette charte de bonne conduite qui prévoit notamment de lier davantage les revenus des patrons à la performance. Mais derrière l'assurance de la présidente du Medef, la situation est moins rose. D'abord, parce que toutes les sociétés cotées ? soit environ 700 ? doivent adhérer aux recommandations avant le 31 décembre. Or, les sociétés du SBF 120 font encore preuve de prudence?: « L'adhésion y est plus lente, a reconnu Laurence Parisot. Pas par refus, mais parce que c'est un processus nouveau pour elles » (au-delà du SBF 120, aucune donnée n'est disponible, mais on peut imaginer un certain retard).Ensuite, parce que les entreprises ne sont pas encore entrées dans la phase de mise en ?uvre qui peut s'avérer délicate. Premier problème, le non-cumul du statut de mandataire social et d'un contrat de travail, cumul dont bénéficient 80 % des dirigeants du SBF 120, selon le cabinet Hewitt. « Renoncer au contrat de travail remet en cause le droit à l'assurance chômage, aux indemnités de rupture et à une partie de la retraite, ce qui peut représenter une perte substantielle pour des dirigeants souvent quinquagénaires. Certaines entreprises préféreront maintenir les deux statuts », souligne Jean Lambrechts, le directeur du pôle rémunération des dirigeants d'Hewitt. Seconde difficulté, la limitation des indemnités de rupture à vingt-quatre mois de salaire fixe et variable. Or, selon Hewitt, ce seuil est dépassé dans 32 % des cas. Négociations délicatesNombre de comités de rémunération vont donc devoir entamer des négociations délicates avec les dirigeants. Avec le risque qu'une fois la menace gouvernementale de légiférer écartée, les pratiques anciennes reprennent le dessus. « Il ne faudrait pas qu'avec le temps de la mise en ?uvre les recommandations ne soient qu'un petit coup de vent oublié dans six mois », conclut Emmanuelle Rivez-Domont, avocate au cabinet Jones Day. Agnès Laurent
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