Stratégie de pression

« Qu'attendons-nous pour détruire les bases terroristes au Pakistan?? Avons-nous peur de cet État renégat, en faillite qui plus est?? » Des remarques comme celle-ci, émanant d'un gérant de fonds de New Delhi, les Indiens en font continuellement depuis l'attaque terroriste qui a frappé Bombay fin novembre. Ce qui place le gouvernement indien sous forte pression. Hier, le gouvernement indien a reconnu que le laborieux processus de paix entre l'Inde et le Pakistan marque « une pause » en raison des attentats islamistes de Bombay, tout en excluant une nouvelle fois une quatrième guerre contre Islamabad. Mais les autorités de New Delhi sont confrontées à un problème extrêmement complexe. S'il ne fait aucun doute que les commandos qui ont attaqué Bombay ont été entraînés et financés au Pakistan, « personne ici ne croit que le gouvernement civil pakistanais est complice », note un diplomate occidental. La question, c'est que l'autorité du président pakistanais, Asif Zardari, sur l'armée semble inexistante, tandis que le contrôle exercé par les chefs militaires sur les services secrets, l'ISI, est assez incertain. D'où la difficulté d'identifier les responsabilités dans l'implication de certains éléments obscurs de l'appareil militaire dans le soutien au terrorisme. Autre risque?: celui qu'une stratégie de tension fasse le jeu des adversaires. Il est probable en effet que les commanditaires de l'attaque souhaitent des hostilités entre les deux pays, ce qui allégerait la pression exercée par l'armée pakistanaise sur les talibans, à la frontière avec l'Afghanistan. Enfin, une initiative armée indienne pourrait susciter un coup d'État militaire contre le régime plus ou moins démocratique du président Zardari.inquiétude des États-Unis Pour l'heure, l'Inde s'appuie donc sur une stratégie de pression maximum sur ce dernier, soutenue par les pays occidentaux, États-Unis en tête, très inquiets de la dégradation des relations entre ces deux puissances nucléaires. Le message est clair?: « C'est aux autorités pakistanaises d'éliminer le terrorisme de leur territoire. » Le gouvernement d'Islamabad a consenti quelques gestes, arrêtant les militants du groupe Lashkar-e-Taiba, considéré comme l'organisateur des attaques du mois dernier. Mais côté indien, on craint qu'il ne s'agisse là que de mesures de façade, qui ne manifestent pas une réelle volonté d'éliminer le terrorisme.Patrick de Jacquelot, à New Delhi ++BSD ++PasSupprimerBalise balise systèmene pas supprimer++BSF ++
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