La garde rapprochée du président à la man ? uvre

Cet après-midi, le sommet social aura lieu à l'Élysée dans le salon Murat, là où se tient le traditionnel Conseil des ministres du mercredi matin. Pour une fois, le salon Murat servira à quelque chose, diront peut-être les mauvaises langues? Car, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, le Conseil des ministres est à peine une chambre d'enregistrement tant les pouvoirs dévolus au gouvernement sont concentrés entre les mains du président et de son entourage immédiat. L'organisation du sommet social d'aujourd'hui en est le meilleur exemple. Depuis que Nicolas Sarkozy a annoncé sa tenue, le 5 février lors de son intervention télévisée, le véritable ministre du Travail s'appelle Raymond Soubie. C'est le conseiller social du président qui a organisé les contacts et les réunions préparatoires avec les syndicats, et ce, jusqu'à hier soir. Il s'est d'ailleurs exprimé davantage dans les médias que le nouveau ministre en titre, Brice Hortefeux, pourtant un très proche du président.Guéant en copiloteCombien sont-ils avec Raymond Soubie à « faire » la politique de la France, laissant au gouvernement et à son chef un rôle d'exécuteur ? À peine une demi-douzaine sur les cinquante collaborateurs officiels du président. À la tête de cette garde rapprochée qui se réunit chaque matin à 8?h?30 : Claude Guéant, le secrétaire général de l'Élysée. Rien ne se fait sans cet ancien directeur de cabinet de Sarkozy à Bercy et à l'Intérieur, qui a travaillé avec Charles Pasqua. C'est de son bureau du 1er étage du palais que la crise universitaire est suivie depuis quinze jours. Valérie Pécresse, la ministre en charge du dossier, y a été reçue plus souvent que dans celui du Premier ministre. L'autre vendredi, c'est Guéant qui lui a suggéré de nommer une médiatrice et d'annoncer le report du décret contesté. Pour bien montrer à ses visiteurs ou aux ministres qu'il reçoit qu'il a l'oreille de Sarkozy, dont le bureau est voisin, Guéant ne déteste pas donner très fort du « monsieur le président » à chaque fois que ce dernier l'appelle.Depuis la fin de la semaine, ce spécialiste des questions de maintien de l'ordre gère directement le dossier de l'outre-mer. Il a préparé la déclaration que Nicolas Sarkozy a lue le 13 février en Conseil des ministres pour montrer que l'Élysée reprenait les choses en main. Comme Soubie, Guéant a été incité par le président à délivrer la bonne parole présidentielle dans les médias. Soubie et Guéant ont volé la vedette à un troisième conseiller, lui aussi médiatisé : Henri Guaino, qui, depuis le début de la crise, a été à l'origine des discours économiques de Sarkozy.À côté de ce trio, le président s'appuie sur plusieurs autres conseillers « de l'ombre ». Le plan de soutien à l'économie puis le plan de relance doivent beaucoup à François Pérol, le secrétaire général adjoint, qui « suit » Bercy, le ministère d'où il vient - avec un détour par la banque d'affaires. La diplomatie et les sommets du G20 sont traités par Jean-David Lévitte, le conseiller diplomatique et sherpa du président. Inconnu du public, le magistrat Patrick Ouart suit les questions de justice. Rachida Dati lui doit en partie sa disgrâce. Il pèsera dans le choix du prochain garde des Sceaux. Ancienne directrice de cabinet, un temps en disgrâce, Emmanuelle Mignon, aujourd'hui conseiller auprès du président, a travaillé sur la réforme des institutions et les aides à la presse. Elle suit actuellement les travaux de la mission Balladur sur la réforme territoriale. Autre femme de la garde rapprochée : Catherine Pégard, ancienne journaliste devenue conseillère politique du président. Sarkozy lui a demandé de s'assurer que les élus UMP voteront sans rechigner les prochaines réformes.Patrick Coquidé Etienne de MALGLAIVE/REA
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