Les fonds souverains tournent le dos aux actifs occidentaux

Comme un chat échaudé, les fonds souverains craignent désormais l'eau froide. Selon une étude de Morgan Stanley, certains d'entre eux pourraient avoir subi des pertes allant jusqu'à 25 % en 2008. Les mésaventures du chinois China Investment Corp., qui détenait 785 millions de dollars de titres de créances négociables de Lehman Brothers au moment de sa faillite, et de Temasek, entré au capital de Barclays en juillet 2007 juste avant la crise financière, ont marqué les esprits.Historiquement, les fonds souverains sont issus des pays émergents. Aujourd'hui à la tête de 5.000 milliards de dollars, ils ont longtemps mené des stratégies d'investissement prudentes. Mais, ces dernières années, beaucoup ont fait le choix de diversifier leur activité afin d'accroître leur rendement, s'exposant à des actifs risqués. À ces difficultés s'est ajoutée la baisse du prix du baril de brut à moins de 50 dollars, qui ne permet plus aux économies du Golfe de transférer autant de capitaux que dans le passé aux fonds souverains.rigueur et attentismeL'heure est donc à la rigueur et à la prudence. D'après une enquête du cabinet Financial Dynamics, aucun de ces investisseurs ne juge que le contexte économique actuel n'est favorable pour investir. « Nous sommes convaincus que des niveaux de valorisation plus intéressants sont à venir », juge l'un des fonds interrogés. À ce jour, les investissements à l'international ont été mis « à l'arrêt ». « Une partie des liquidités disponibles a été réorientée pour soutenir les investissements locaux », confirme un autre dirigeant de fonds. Ainsi, 40 % des sondés privilégient le marché domestique pour investir aujourd'hui, selon Financial Dynamics.Autre enseignement de l'étude, qui bat en brèche les idées reçues?: la stratégie d'investissement des fonds souverains ne vise pas à une prise de contrôle des sociétés. Aucun d'entre eux n'entend acquérir la majorité de leur capital. C'est plutôt une entrée en tant qu'actionnaire minoritaire passif qui les intéresse. « Nous ne souhaitons pas obtenir de sièges dans les conseils d'administration », confirme le patron d'un fonds souverain.Alexandre Madde
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