Sciences po Paris s'agrandit à Reims

L'Institut d'études politiques de Paris a enfin trouvé une solution à l'explosion de ses effectifs : l'ouverture d'un second campus à? Reims. Son conseil d'administration a entériné la décision mercredi dernier. Cette implantation se fera en deux temps : dès la rentrée 2009 un collège franco-américain accueillant 200 élèves puis 200 supplémentaires par an, sur le modèle des premiers « cycles délocalisés » spécialisés existant déjà à Poitiers, Le Havre, Dijon, Nancy et Menton. Puis, à l'horizon 2013, l'implantation d'un véritable second campus, avec 1.800 élèves.C'est la ville de Reims qui a contacté Richard Descoings, le directeur de Sciences po Paris, après avoir pris connaissance de ses difficultés à agrandir le site de la capitale. Le nombre des étudiants est passé de 5.600 en 2006 à 8.500 l'année dernière. Après un essai infructueux à Créteil en 2007, l'école a tenté de racheter à l'État l'ancien siège de l'École des ponts et chaussées (hôtel de Fleury) en octobre, pour 35 millions d'euros. Mais il lui a été préféré une foncière qui en offrait 61 millions. Quant au projet de futur grand campus Condorcet-Aubervilliers dédié aux sciences humaines, qui ne verra le jour que dans plusieurs années, il séduit peu Richard Descoings.La proposition de Reims, à quarante-cinq minutes de la capitale en TGV, arrive donc à point nommé. D'autant que, craignant de se voir doubler par d'autres cités telle Bordeaux, elle a fait un véritable pont d'or à l'institut de la rue Saint-Guillaume : exonéré de loyer, il n'aura à débourser que ses frais de fonctionnement.Retombées économiques « Nous allons les héberger dans l'ancien collège de Jésuites qui appartient à la Ville. Les frais de rénovation seront portés par les collectivités locales », explique Serge Pugeault, adjoint à la maire de Reims. Le coût des travaux de ces 15.000 m2 du XVIe siècle pourrait atteindre 20 millions d'euros mais les retombées économiques (notamment la construction de 2.000 logements étudiants) devraient atteindre 22 à 25 millions d'euros par an. La cité champenoise, dont l'université, qui ne fait partie d'aucun pôle d'enseignement supérieur et de recherche (Pres), fait un peu cavalier seul, regrette Serge Pujeault. Elle espère néanmoins capitaliser sur cette implantation (et celles à venir d'Infosup et d'un centre d'excellence de Centrale Paris) pour asseoir son identité de ville universitaire. Clarisse Jay
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