Une terre de mission pour les universités françaises

Les relations entre la France et le Qatar ne datent pas d'hier, mais elles se sont accentuées depuis l'accession à la présidence de Nicolas Sarkozy ? Jacques Chirac était plus proche de l'Arabie Saoudite?! Il n'est donc pas étonnant que les projets d'implantation d'établissements d'enseignement s'y multiplient. En juillet 2007, un lycée franco-qatarien a été inauguré à Doha. La création d'une antenne de l'école nationale de la magistrature a également été évoquée par Rachida Dati, ministre de la Justice. L'école militaire de Saint-Cyr pourrait avoir la sienne à Doha en 2010. La Fondation du Qatar cherche, elle, à attirer des universités françaises pour accroître l'offre de son jeune campus Education City. Des discussions sont en cours avec l'université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC, Paris VI) à laquelle une délégation de la Fondation du Qatar a rendu visite en décembre dernier. « Nous n'en sommes qu'au stade préliminaire, mais nous avons historiquement déjà des liens avec eux, notamment dans le domaine de la géologie », explique-t-on à l'UPMC. Cette dernière n'est pas la seule à lorgner sur le Qatar. Paris I Panthéon-Sorbonne a également pris des contacts mais les discussions traînent. Selon certaines sources, Paris I pâtirait en fait de la présence de Paris-Sorbonne (Paris IV) à Abu Dhabi (Émirats arabes unis) depuis 2006. L'utilisation, dans la même région, du nom prestigieux de « Sorbonne » par deux établissements différents froissant quelques susceptibilités en haut lieu.stratégie et diplomatie L'expérience de Paris IV permet cependant de relativiser l'importance de l'enjeu. De l'aveu même de son président, Georges Molinié, l'université « a mis du temps à savoir ce que voulaient les Émiriens ». Le processus, piloté par Abu Dhabi, les Affaires étrangères et l'Élysée, et le traité scellant l'accord, sont « obscurs ». Certains enseignements généralistes (philosophie, anglais?) ont été transposés tels quels. Ils rencontrent un succès très mitigé. « Il faut fixer 4 ou 5 grands secteurs ciblés comme l'archéologie, la stratégie ou les processus décisionnels », estime Georges Molinié, évoquant la création de mastères professionnels liés aux intérêts du pays. En contre partie de la délivrance de ses cours et diplômes, Paris IV va se voir construire un « campus pharaonique ». Mais « nous n'avons pas le droit d'implanter d'autres annexes dans la région », précise Georges Molinié. Tout est donc affaire de stratégie et de diplomatie, ce qui ne facilite pas la tâche des universités de plus en plus nombreuses à vouloir se positionner dans la région?: Lyon II Louis Lumière et l'EM Lyon vont prochainement ouvrir des antennes à Dubaï. C. J.
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