« Les fonds d'investissement sont vitaux pour relancer l'économie »

Comment les fonds d'investissement traversent-ils la crise économique ?Force est d'admettre que la situation des entreprises détenues par les fonds d'investissement est aujourd'hui compliquée. Les conséquences de la contagion de la crise financière à l'« économie réelle » se font très fortement ressentir, notamment dans les secteurs de l'automobile et des biens à la consommation. D'autant que les banques n'acceptent plus de prêter. Même les lignes de crédit pour le fonctionnement quotidien de l'activité sont difficiles à renouveler. Le private equity [Ndlr, capital-investissement] doit maintenant s'adapter au contexte économique, en admettant que les opérations se feront désormais avec moins de dette, moins de croissance et des moyens plus faibles.Peut-on s'attendre à la disparition de certaines des sociétés qui gèrent les fonds ?Il est évident que les fonds qui ont massivement investi en 2006 et 2007, quand les valorisations des entreprises atteignaient des sommets, auront de grosses difficultés à maintenir une rentabilité suffisante. Un mouvement de consolidation du secteur est donc à attendre. Cela pourrait se traduire par le rachat du portefeuille d'entreprises d'un fonds par un autre, par le recrutement d'équipes concurrentes ou encore par l'absorption pure et simple d'une société de gestion.Les investisseurs dans les fonds sont-ils préoccupés par la situation actuelle ?Les cessions d'entreprises en portefeuille prévues cette année devront vraisemblablement être reportées car les valorisations actuelles ne sont guère avantageuses. Ce qui signifie, pour 2009, un retour sur les actifs encore en portefeuille moindre pour les investisseurs. Ces derniers s'inquiètent donc en toute logique. Pour autant, je constate qu'ils restent relativement plus confiants en notre classe d'actifs qu'en les autres. Par ailleurs, certains investisseurs, en proie à leurs propres problèmes, vont se trouver dans une situation où ils seront contraints de céder les parts qu'ils détiennent dans les fonds. C'est pourquoi l'existence d'un marché secondaire efficace est une priorité.Le private equity a-t-il un rôle à jouer dans la crise actuelle ?Incontestablement. À ce propos, les déclarations, la semaine dernière, du ministre britannique du Commerce, Peter Mandelson, jugeant que le private equity est « vital » pour sortir l'économie de l'ornière, vont dans le bon sens. En Europe, les petites et moyennes entreprises n'ont généralement pas une structure de bilan suffisamment solide pour traverser une récession comme celle que nous vivons aujourd'hui. Le capital-investissement peut constituer une solution à leurs problèmes. Je suis convaincu que les fonds d'investissement sortiront de la crise comme le troisième grand pilier du financement de l'économie aux côtés de la Bourse et du financement public. nPropos recueillis par Alexandre MaddensJavier Echarri, secrétaire général de l'Evca
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