Scénario de vente au plus offrant pour WestLB

Et si WestLB était vendue aux enchères?? L'idée est de plus en plus évoquée outre-Rhin et, selon l'édition d'hier du « Financial Times Deut-schland », elle aurait les bonnes grâces de la Commission européenne. C'est la semaine dernière que Helmut Linssen, le ministre des Finances du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, premier actionnaire de la banque régionale allemande, a évoqué cette possibilité d'une vente au plus offrant. Il considérait néanmoins alors qu'il s'agissait encore d'un « plan B ». Le « plan A » restait, pour lui, une fusion entre WestLB et la Landesbank (banque régionale) de Hesse et Thuringe, Helaba. Le problème, c'est qu'Helaba, qui a été plutôt épargnée pour le moment par la crise, ne veut pas se marier avec une banque aussi exposée aux risques de marché que WestLB. Et les caisses d'épargne de Hesse et Thuringe, ses actionnaires à 85 %, non plus. Elles ont d'ailleurs fait savoir qu'elles ne comptaient pas discuter d'une telle fusion. Du coup, le projet de « Landesbank Mitte » (Banque régionale du centre du pays) s'éloigne. Et l'idée de mettre à l'encan la dixième banque d'Allemagne par son bilan (un peu plus de 270 milliards d'euros) se rapproche.encombrante « bad bank »Car pour WestLB, le temps presse. L'institut, qui avait voulu jouer dans la cour des grandes banques d'investissement, a été durement frappé par la chute des marchés, mais a créé dès février 2008 une structure de défaisance regroupant pas moins de 23 milliards d'euros d'actifs. Le Land et les caisses d'épargne de la région (qui détiennent également 50,4 % du capital) ont garanti cette « bad bank » à hauteur de 5 milliards d'euros. Du coup, WestLB devrait pouvoir, sur l'ensemble de l'année 2008, annoncer le 26 mars prochain un bénéfice net proche de 100 millions d'euros. Mais la Commission européenne n'a validé le procédé qu'à condition que WestLB présente un plan de restructuration et change d'actionnariat avant le 31 mars de cette année.Du coup, le plan B pourrait devenir le plan A. D'autant que le patron de WestLB, Heinz Hilgert, s'est dit favorable au procédé, y voyant de « grandes opportunités pour la banque de déployer ses compétences de base dans d'autres domaines » et une alternative au démantèlement ou à la vente d'urgence. Les modalités de cette opération restent à déterminer, mais le modèle pourrait être la vente aux enchères de la Landesbank Berlin en juin 2007. La procédure avait attiré 19 candidats et les caisses d'épargne avaient acquis 99 % de l'établissement pour 4,6 milliards d'euros. Mais c'était une autre époque et la question est désormais de savoir s'il existe encore aujourd'hui des candidats à la reprise de WestLB.Romaric Godin, à Francfort
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