Bataille au sommet entre la gauche et la droite sur l'Otan

La décision de Nicolas Sarkozy de faire réintégrer à la France le commandement intégré de l'Alliance atlantique a donné lieu hier à un débat sans risques à l'Assemblée. Le gouvernement avait décidé d'engager sa responsabilité, contraignant du coup les députés de la majorité à voter pour ou à s'abstenir. Hier, François Fillon s'est chargé de porter le fer dans l'hémicycle contre ceux qui, à gauche comme à droite, dénoncent une atteinte à l'indépendance française. Le Premier ministre a présenté ce retour plein et entier de la France dans l'Otan comme un simple « ajustement » qu'expliquent les évolutions géopolitiques. Et il a fustigé le manque « d'audace stratégique » de la gauche.Le Parti socialiste avait mobilisé pas moins de deux anciens Premiers ministres, Lionel Jospin et Laurent Fabius, pour une offensive en règle contre le choix de Nicolas Sarkozy. Lors d'une conférence de presse, Lionel Jospin, absent de l'Assemblée depuis 2002, a estimé qu'il serait « particulièrement avis頻 de « garder notre autonomie de décision » dans un « monde plus instable et plus complexe ». Il s'est interrogé sur « le manichéisme et l'expansionnisme de l'Otan ». Laurent Fabius a dénoncé l'atteinte à un « consensus ancien » entre droite et gauche sur la défense. Et Martine Aubry a souligné que le PS demandait que la décision « ne soit pas définitive » et qu'un « bilan annuel » en soit dressé.« fortement énerv頻La contestation venait des rangs mêmes de l'UMP. Principale voix de la résistance, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a parlé d'un « rétrécissement de notre ambition ». « Nous sommes des dizaines à ne pas être d'accord mais l'état des forces s'amenuise quand vient le moment du vote », a regretté le villepiniste François Goulard, qui prévoyait de ne pas participer au scrutin. Hier matin, Nicolas Sarkozy s'était « fortement énerv頻 auprès de Jean-François Copé, patron du groupe UMP, après avoir appris que, sur les huit orateurs inscrits du parti majoritaire, deux, François Baroin et Lionnel Luca, pouvaient être considérés comme des anti-Otan. Au Sénat, les choses avaient été réglées plus simplement : il n'y a eu qu'une « lecture » de la déclaration du Premier ministre, faute d'accord sur l'organisation d'un débat. nAlexandre GELEBART/REA
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