Le président malgache jette l'éponge et démissionne

Le duel qui oppose depuis des mois le président malgache, Marc Ravolamanana, au maire d'Antananarivo, Andry Raojelina, a tourné à l'avantage du plus jeune. Réfugié dans un palais présidentiel à l'extérieur de la capitale, Marc Ravalomanana a annoncé hier avoir démissionné et transféré ses pouvoirs à « un directoire militaire ». Quelques minutes auparavant, Andry Rajoelina était entré dans les bureaux de la présidence, suivi de milliers de partisans et salué par les militaires qui avaient pris le bâtiment lundi soir.N'était la différence d'âge, l'ancien président (49 ans) et le nouvel homme fort (tout juste 34 ans) de Madagascar pourraient être jumeaux, tant leurs parcours respectifs semblent interchangeables. Andry Rajoelina est issu de la même ethnie que le président démissionnaire. Appartenant aux Merinas des hauts plateaux, berceau de l'élite de la grande île, il est devenu un homme d'affaires, élu « manager de l'année » de l'océan Indien par le magazine « L'Eco austral ». Une distinction dont Marc Ravalomanana, à la tête de l'une des plus importantes entreprises du pays (Tiko), fut également gratifié quelques années plus tôt.ascension fulgurante À peine âgé de 20 ans, celui que l'on appelle désormais TGV, en raison de son ascension fulgurante, lance le concept des soirées Live où le tout « Tana » se retrouve le samedi soir. En 1998, il fonde Injet, une société de publicité, et s'impose rapidement sur le marché de l'affichage. Il diversifie ses activités en rachetant une chaîne de radio et de télévision, tout en multipliant les ?uvres de bienfaisance.En décembre 2007, Andry Rajoelina se présente aux municipales sous la bannière des Tanora Gasy Vanona (TGV?: les jeunes Malgaches décidés). Surfant sur les espoirs déçus suscités par l'élection en 2001 de Marc Ravalomanana, le jeune homme mène campagne contre le front présidentiel et remporte la mairie d'Antananarive avec 63 % des voix. Rapidement, les relations tournent à l'aigre.Le 13 décembre 2008, Marc Ravolamanana, contesté pour son mode autoritaire et sa propension à faire prospérer ses propres affaires, suspend Viva TV, la chaîne de télévision de son principal opposant, après la diffusion de propos de l'ancien président, Didier Ratsiraka. Prenant exemple sur Marc Ravalomanana, qui avait poussé Didier Ratsiraka vers la porte de sortie en mobilisant la rue, Andry Rajoelina obtient à son tour le départ du président après deux mois de mobilisation et d'affrontements qui ont fait près d'une centaine de victimes.
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