La crise a été révélatrice de défaillances sérieuses dans de...

gouvernanceConforter l'audit interne dans l'entrepriseLes dirigeants d'entreprise doivent avoir un retour de leurs décisions stratégiques. Cette nécessité est même un impératif en période de crise afin d'avoir une bonne gouvernance. Conscients de l'enjeu, l'Institut de l'audit interne (Ifaci) et l'Institut français des administrateurs (IFA) ont constitué un groupe de travail commun sur le rôle de l'audit interne dans la gouvernance d'entreprise. Les premières recommandations ne se sont pas fait attendre.Tout d'abord, « l'auditeur interne doit être rattaché hiérarchiquement à la direction générale », insiste Louis Vaurs, coprésident du groupe de travail. Car sa mission première est de s'assurer de l'application de la stratégie des dirigeants et de la fiabilité des processus remontant les informations. La crédibilité de l'auditeur interne repose aussi sur un besoin d'indépendance. Sinon, il ne pourra pas remettre en cause certains processus pour améliorer l'efficacité de l'entreprise. La direction générale se doit aussi de lui donner les moyens humains et techniques pour réaliser un travail pointu et efficace. « Une gouvernance doit s'appuyer sur un audit fort », estime Christian Aubin, coprésident du groupe de travail.nécessité d'une charteAfin de mieux formaliser les relations avec la direction générale et le comité d'audit (comité spécialisé du conseil d'administration), le groupe de travail recommande aux entreprises la rédaction d'une charte sur l'audit interne. Un tel document revêt d'autant plus d'importance que l'ordonnance du 8 décembre 2008, transposant la 8e directive européenne, étend les missions de ce comité. Celui-ci se voit confier le suivi de l'efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques.Par conséquent, le comité d'audit a besoin de l'expertise de l'auditeur interne afin d'agir en connaissance de cause. De son côté, cette relation pour l'auditeur interne lui garantit une certaine indépendance vis-à-vis de la direction générale. Ce qui suppose des échanges réguliers et de qualité. « Personnellement, je crois que la participation de l'auditeur interne doit être permanente dans le comité d'audit », lance Louis Vaurs. En clair, il est indispensable qu'ils puissent entre eux se dire les choses sans la présence du management. Le groupe de travail recommande au moins un à deux tête-à-tête par an. En outre, le comité d'audit doit regarder de près la mise en ?uvre des plans d'action de l'audit interne et l'adéquation des ressources disponibles. « Les moyens donnés à l'audit interne doivent être un sujet de préoccupation du comité d'audit et doivent être évaluées », indique Christian Aubin.Attention toutefois à ne pas inonder le comité d'audit de documents. Le groupe de travail prévient et recommande à l'auditeur interne de lui fournir une information synthétique, organisée et hiérarchisée. En revanche, réserver une information significative au management ne doit pas consister à la soustraire volontairement au comité d'audit. Si cette situation « intolérable » se rencontre, le groupe de travail recommande à ce comité de monter au créneau auprès de la direction générale. Cependant, l'audit doit se fixer des limites dans les processus de gouvernement d'entreprise. L'évaluation du fonctionnement de la maison mère, de la performance du conseil d'administration et des comités spécialisés (audit, rémunération, etc.) ne peut pas rentrer dans les prérogatives de l'audit interne. Elle doit être laissée à d'autres personnes.auto-évaluation prévueLes principes de gouvernement d'entreprise Afep-Medef prévoient une auto-évaluation par le conseil d'administration et tous les trois ans par un conseil externe. Une chose est sûre : « L'audit interne n'est pas un package standardisé, mais proportionné à la réalité de l'entreprise », souligne Louis Vaurs. Le groupe de travail rappelle ainsi un point essentiel. Les facteurs humains occupent toujours une place prépondérante. L'auditeur interne doit pouvoir travailler en toute confiance avec la direction générale et le comité d'audit.En période de crise actuelle, ce point est primordial. « Cela mérite du courage, reconnaît Christian Aubin. Il faut mettre les hommes au c?ur du dispositif, de l'éthique et du bon sens. » La crise a été révélatrice de défaillances sérieuses dans des dispositifs d'audit et/ou de contrôle interne et dans la bonne gestion des risques. Les recommandations du groupe de travail devraient intéresser nombre d'entreprises. Même si, comme le rappelait le président de l'IFA, Daniel Lebègue, « il n'y a pas d'assurance tout risque ». Frédéric Hasting
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