Le sous-continent mise sur ses propres forces

L'économie indienne est en retard sur la météo. Alors que l'été bat son plein à New Delhi, avec 42 degrés à l'ombre, côté conjoncture c'est plutôt un timide printemps qui se dessine. La crise, certes, est toujours bien là. Les exportations se sont effondrées de 33 % sur un an en mars, la croissance pour l'année fiscale en cours (à fin mars 2010) ne dépassera pas 5,5 % selon la banque Citi, contre 7,1 % pour l'exercice qui vient de s'achever et 9 % ou plus les années précédentes? Mais les Indiens, dont l'optimisme est bien enraciné, remarquent surtout quelques signaux positifs. L'indice ABN-Amro des directeurs d'achats est repassé en avril au-dessus de la barre des 50 qui marque la frontière entre récession et croissance, à 53,3. Les ventes d'automobiles sont reparties à la hausse depuis trois mois, après avoir fortement chuté, celles de ciment se portent bien? Des évolutions attribuées à la montée en puissance des mesures gouvernementales de soutien de l'activité de ces derniers mois. « Le pire est sans doute derrière nous », affirme à « La Tribune » Rohini Malkani, économiste Inde chez Citi, même si elle estime qu'il est « encore trop tôt pour diagnostiquer une sortie de crise ».investissementsSi les Indiens ont foi en leur avenir, c'est aussi parce qu'ils estiment que les moteurs de la reprise viendront désormais de la demande intérieure. En premier lieu, le monde rural constitue « un bon amortisseur à la crise », estime Rohini Malkani. Plusieurs années de bonnes moussons, d'importants programmes gouvernementaux de subventions ont suscité une ? toute relative ? prospérité dans les campagnes où vivent 60 % des Indiens. Viennent ensuite les énormes besoins du pays en investissements dans les infrastructures, que le nouveau gouvernement devrait stimuler (voir ci-contre). Enfin, l'industrie indienne découvre qu'elle a chez elle un immense marché auquel elle ne s'était pas toujours intéressée. C'est le cas des services informatiques, qui exportent plus de 90 % de leur chiffre d'affaires. Selon l'organisation professionnelle de la high-tech Nasscom et McKinsey, le marché domestique indien va être multiplié par cinq d'ici 2020. Et toutes les grandes SSII proclament désormais que leur développement en Inde est prioritaire.
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