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ociété d'investissementLa déroute des fonds cotés remet en question leur modèleL'accès au marché a largement contribué au succès de certains holdings d'investissement. Mais la crise a mis en lumière leurs faiblesses.Pour les holdings d'investissement cotés, les premiers mois de 2009 sont à l'image de l'année 2008 : désastreux. L'américain Blackstone vient d'annoncer une perte trimestrielle avoisinant les 100 millions de dollars, après un déficit de 1,33 milliard en 2008. Pis, en Grande-Bretagne, 3i, dont l'exercice 2008 s'est clôturé fin mars, a fait part d'une perte nette de 2,18 milliards d'euros. À l'agonie, son compatriote Candover évoque aujourd'hui une ouverture de son capital. Quant aux français Eurazeo et Wendel, le premier a publié une perte de 61 millions d'euros en 2008 tandis que le second a récemment annoncé que ses comptes passeraient très certainement dans le rouge dès la fin du premier semestre. moins sélectifsLes raisons de cette déconfiture ? D'abord, l'effet de levier, c'est-à-dire le recours à la dette lors de l'acquisition d'une société (LBO). En plus de mettre sous tension l'architecture financière du portefeuille de participations, il a pour effet d'exacerber la volatilité du cours de la société d'investissement. En période de poussée des indices boursiers, l'effet de levier est très avantageux, car il permet de démultiplier l'impact de l'appréciation d'une société en portefeuille sur le cours du holding. Mais lorsque les marchés s'effondrent, comme c'est le cas depuis l'été 2007, c'est l'exact inverse qui se produit (voir graphique).Les holdings cotés souffrent également d'une détérioration de la situation de leurs participations. D'autant que la frénésie d'acquisitions entre les années 2005 et 2007 les a conduits à se montrer moins sélectifs que d'ordinaire durant cette période. « La baisse prononcée des valorisations des entreprises a provoqué de lourdes pertes de valeur dans le portefeuille des sociétés d'investissement », souligne ainsi Laurent Marie, analyste chez Cheuvreux.Reste une solution pour sortir de l'impasse : l'augmentation de capital. 3i en a lancé une de 732 millions de livres le 8 mai. Mais c'est une voie que pourra difficilement emprunter Wendel (3 milliards d'euros de dette), puisque l'émission de nouveaux titres provoquerait une dilution que l'actionnariat familial (qui détient 34,8 % du capital) jugerait inacceptable. Quant à Eurazeo, ses poches se vident. Les apports de garantie sur Accor (138,6 millions d'euros), dont il détient 11,4 % du capital, et sur Danone (150,4 millions d'euros, 5,26 % du capital) ont amputé sa trésorerie (182,9 millions d'euros au 11 mai). La société d'investissement dispose bien d'une ligne de crédit de 1 milliard d'euros mais satisfera-t-elle encore longtemps aux critères d'obtention de ce financement ? En outre, comme le souligne Laurent Marie, « les valorisations ayant chuté, il serait périlleux d'envisager une cession aujourd'hui » pour faire entrer de l'argent frais. Alexandre Maddens
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