Dialogue musclé entre agriculteurs et distributeurs

distributionRéunis hier matin à Bercy, à l'initiative de Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, distributeurs, industriels de l'agroalimentaire et agriculteurs ont renoué le dialogue. La tâche n'a pas été facile. Les scènes de vandalisme d'hypermarchés par des agriculteurs en Bretagne étaient encore présentes à l'esprit de tous. « Et le pseudo-appel à la trêve, lancé par la FNSEA, n'est toujours pas suivi sur le terrain », déplore un distributeur. Dans la nuit de mardi à mercredi, dix jours après le lancement du blocus d'hypermarchés pour protester contre la chute du prix du lait, plus de 200 agriculteurs, dont 70 au volant de tracteurs, ont aspergé de lisier le Leclerc de Morlaix (Finistère) et défoncé son parking. Près de Concarneau, une dizaine de supermarchés ont aussi été vandalisés. « Et on nous menace de nouvelles actions », indique un porte-parole de E. Leclerc. « Nos directeurs de magasin qui ont été physiquement pris à partie sont toujours sous le choc », rapporte Système U. La réunion de Michel Barnier s'est donc ouverte sur une mise au point musclée. Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), a déploré ces exactions. « Il me fallait souligner l'aspect humain de ces événements qui, par ailleurs, devraient coûter au moins 100 millions d'euros », indique-t-il à « La Tribune ». Avec Leclerc, la FCD plaide pour une sortie de crise rapide. « Tous les participants ont souhaité l'instauration d'une plus grande sérénit頻, confirment par communiqué le ministère de l'Agriculture et le secrétariat d'État à la Consommation.Réponsee;ponse gouvernementaleMais que faire pour apaiser la colère de la FNSEA ? Le gouvernement s'interroge. Christine Lagarde, ministre des Finances, ne veut pas détricoter la loi de modernisation de l'économie (LME), adoptée dans la douleur voilà un an, et qui, contrairement aux affirmations de la FNSEA, ne concerne pas les productions agricoles brutes. Avant son départ du gouvernement, Michel Barnier, candidat à la Commission européenne, voudrait, lui, en voir l'application contrôlée et sanctionnée par des « brigades ». Il a décidé d'ouvrir cinq chantiers en vue d'améliorer la « transparence dans les mécanismes de formation de prix ». Parmi eux figurent la rédaction d'un « guide de bonnes pratiques contractuelles entre producteurs, PME et distributeurs » et « l'accélération des travaux de l'Observatoire des prix et des marges ». Selon nos informations, il est aussi demandé à Jean-Paul Charié, rapporteur de la LME, de remettre le bilan de cette loi sans attendre septembre. Ce sera pour mi-juillet. Des décrets d'application modificatifs de la LME pourraient suivre. Juliette Garnie
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