Protéger votre épargne cet été

En l'espace de trois mois, les actions et les obligations ont déjà regagné plus du tiers de la valeur perdue, ce qui fait dire à plusieurs observateurs que cette reprise des actifs cotés est sans doute trop rapide et fragile », estimait, en juin, Gérard Augustin-Normand de chez KBL Richelieu Gestion. Les actions ont rebondi de 35 % entre début mars et début juin. Pour se stabiliser en reperdant en juin une partie du terrain gagné, avant de rebondir violemment en juillet ! Ainsi, depuis un mois et demi, le CAC oscille dans un tunnel entre 3.400 et 3.000 points ? un seuil enfoncé momentanément le 10 juillet. Souvent avec des fluctuations importantes.Véritable amélioration de l'environnement économique avant la reprise attendue pour la fin de 2009 ou le début de 2010, ou bien feu de paille ? Les interrogations sont nombreuses sur la pérennité du rebond. Du coup, avec la trêve estivale et ses volumes étriqués, certains voient le CAC revenir à 2.800 ou 2.600 points cet été. Et puis les deux derniers étés ont été pourris en Bourse. Dans ces conditions, pour partir en vacances tranquille, passez en revue vos placements. Et leur exposition à certains risques.Car l'incertitude va persister : « Nous sommes certains que l'incertitude va durer? un certain temps », s'amuse Philippe Uzan, directeur de la recherche et de l'allocation globale chez Édmond de Rothschild AM. De fait, la reprise est difficile à anticiper dans son ampleur, dans son calendrier. Du coup, les investisseurs craignent d'aller trop vite et de se trouver confrontés à un plongeon après l'embellie récente. Voici quelques solutions simples pour vous tranquilliser. Et protéger votre épargne. Votre portefeuille :  imitez les professionnelsComme un investisseur institutionnel qui, quand il craint des mouvements trop forts, utilise les marchés dérivés et les options pour couvrir son portefeuille, un particulier averti peut aussi avoir recours à ces marchés. Vous pouvez notamment utiliser des options : les warrants et les certificats qui sont des droits d'acheter (« call ») ou de vendre (« put ») une action ou un indice par exemple. Les certificats « cappés » (pour jouer la hausse) ou « floorés » (pour jouer la baisse) sont adaptés si vous anticipez des mouvements modérés. Mais attention aux effets de levier sur des produits tels les turbos ou les « contracts for difference » (CFD) très à la mode. Soyez attentif aux maturités des turbos : l'échéance est-elle à quelques jours ou quelques semaines ? Les sites boursiers bancaires et des courtiers en ligne vous aideront avec des conseils et des outils de formation on line dédiés. En vous conseillant, par exemple, le warrant le plus adapté pour telle ou telle stratégie de couverture. Souvent des produits avec des leviers modérés.Plus simplement, vous pouvez arbitrer des fonds agressifs au profit d'autres plus défensifs, pour réduire le risque global de votre portefeuille si celui-ci est fortement investi en OPCVM. Enfin, vous pouvez utiliser les ETF ou trackers, ces fonds indiciels cotés répliquant les indices et vous permettant d'investir aussi bien à la hausse qu'à la baisse : avec des trackers « bear » ou inverse, quelquefois avec effet de levier, vous vous protégez contre le risque de baisse. Concrètement, un tracker « bear » sur le CAC 40 avec un effet de levier de deux gagne 2 % quand l'indice perd 1 %. Vous pouvez aussi, bien entendu, prendre vos bénéfices sur vos lignes très gagnantes.Il vous faudra passer des ordres pour acheter ou vendre vos actions et vos fonds : ceux avec des « limites » sont tout indiqués. Pour les actions, vous pouvez passer trois types d'ordres : un ordre au marché, à cours limité, à seuil ou à plage de déclenchement. L'ordre « au march頻 est l'ancien ordre « à tout prix » : il est prioritaire sur tous les autres et vous garantit une exécution rapide. Mais il peut être risqué puisqu'il n'y a pas de limite de prix : il convient pour prendre des profits immédiatement. Les ordres « à cours limit頻 et à « seuil (ou plage) de déclenchement » à l'achat comme à la vente vous permettent de fixer un cours maximum pour un achat et un cours minimum pour une vente. Ces deux derniers types d'ordres sont utiles pour vous couvrir de tout risque de dérapage durant l'été. Vous pouvez passer de tels ordres avec une validité mensuelle : ils seront exécutés à n'importe quel moment dès que la limite est atteinte durant tout un mois. Cela évite les mauvaises surprises. Pour les warrants et certificats, vous avez la possibilité de placer des ordres à cours limité ou au marché. Concernant les trackers, vous pouvez passer les mêmes types d'ordres que sur les actions. Votre assurance-vie :  faites jouer les arbitragesAucun risque sur votre fonds en euros : le capital est garanti. Vous pouvez en revanche avoir quelques craintes sur vos unités de compte, placées en actions ou bien en fonds diversifiés incluant des actions et des obligations qui pourraient fondre cet été. Dans ce cas, arbitrez et replacez-vous sur des supports plus défensifs. Un grand nombre de banques viennent de lancer des fonds obligataires à échéance regroupant dans un portefeuille des obligations émises par des grandes entreprises, par exemple CM-CIC AM vient de lancer Union Obli 2010, 2012 et 2014 arrivant à échéance à la date indiquée dans le libellé du fonds. Vous vous exposez à un risque de défaillance d'une société du portefeuille. Mais vous n'êtes exposé à aucun risque de taux si vous gardez votre fonds jusqu'à l'échéance ? comme une obligation souscrite en direct.Vous avez probablement dans votre contrat sur Internet, chez un assureur ou un conseiller en gestion de patrimoine un certain nombre d'arbitrages gratuits. Faites vos calculs au plus juste pour ne pas payer de frais. Votre contrat peut aussi inclure des arbitrages automatiques si vous avez opté pour un certain profil (défensif ou agressif, par exemple) : dans ce cas-là, ils se feront automatiquement à période régulière, souvent semestrielle.Enfin, des options « stop loss » (arrêt des pertes) existent dans de nombreux contrats. Cela revient à un ordre de vente à « seuil de déclenchement » en Bourse. Vous fixez une limite de perte au-delà de laquelle vous ne souhaitez pas aller, par exemple de 15 %. Si la valorisation de votre fonds accuse ce recul, le « stop loss » sera activé. Cette option permet de limiter et de quantifier votre risque maximum. Vos placements de trésorerie :  n'hésitez pas à les renforcerAucun risque de ce côté? mais pas de grosse perspective de gains non plus ! Avec la décrue des taux d'intérêt, alors que les banques centrales ont toutes baissé leurs taux directeurs pour relancer l'économie, les rendements des placements sécuritaires, habituellement destinés à votre trésorerie (livrets bancaires, livrets défiscalisés type livret A, superlivrets, comptes à terme et Sicav monétaires), sont en berne. Le taux du livret A, une sorte de baromètre de ces types de placements, qui était à 4 % en début d'année, est tombé à 1,75 % et va encore baisser à 1,25 % le 1er août. Les rendements des livrets vont de 1,15 % brut pour le livret B des Caisses d'Épargne dans certaines caisses régionales ou 1,25 % brut chez BNP Paribas à 3 % brut chez Fortuneo et chez BinckBank, dans certaines Caisses d'Épargne ou à la BPE. Pour ce qui est des « promotions » du moment : vous obtiendrez 4 % brut si vous êtes nouveau client chez Cortal jusqu'à la fin du mois et même 6 % brut chez Allianz Banque là aussi jusqu'à la fin du mois et dans la limite de 50.000 euros de dépôts.Si vous n'êtes pas confiant dans la Bourse, il ne faut pas hésiter à mettre une partie plus importante de votre épargne sur ces supports. Attention à la liquidité du produit. L'argent sur un livret peut être récupéré quand vous le souhaitez. Mais un compte à terme impose une échéance (trois mois, six mois par exemple) durant laquelle vous ne pouvez pas disposer de votre argent ? sinon vous perdez une partie ou la totalité des intérêts. Enfin, les Sicav monétaires qui ne rapportent plus grand-chose sont une dernière solution. Il faut veiller à ne retenir que celles qui ont des frais faibles. Bon à savoir : certaines monétaires sont éligibles au PEA.n Infographie3cols x 95 mm
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