Le japonais Uniqlo part à la conquête du c ? ur de Paris

Cette fois, Uniqlo avance à pas comptés. Huit ans après avoir trébuché lors d'un lancement martial outre-Manche, l'enseigne d'habillement du groupe japonais Fast Retailing peaufine son expansion en France. Depuis des mois, Nobuo Domae, PDG d'Uniqlo en France, et Hide Sanada, son directeur des opérations, préparent l'ouverture d'un magasin vaisseau amiral en plein Paris. Ce sera pour la mi-septembre, rue Scribe, à un jet de pierre du boulevard Haussmann et de ses grands magasins. « Une trentaine de personnes sont mobilisées sur ce projet », indiquent les deux dirigeants japonais qui, ensemble, ont à leur actif l'ouverture des flagship stores de New York, dans Soho, en 2006, sur 3.300 m2, puis de Londres, à Oxford Street, sur 2.300 m2, un an plus tard.Tous leurs efforts portent sur les futurs 2.164 m2 parisiens, qui emploieront 200 personnes. L'ouverture interviendra deux ans après l'inauguration d'un premier magasin au centre commercial des Quatre-Temps à La Défense. Depuis lors, l'enseigne a fait son apprentissage du marché français. Elle s'est frottée à la concurrence des H&M, Zara et autres Célio, leaders du marché français. Elle a revu les coupes de ses vêtements pour se franciser. Mais le petit magasin de La Défense, de 200 m2, dont en moyenne 5.000 personnes ont franchi les portes chaque mois, n'a pas suffi pour qu'Uniqlo se forge un nom. Loin s'en faut. Fondée en 1984 à Hiroshima par Tadashi Yanai, aujourd'hui première fortune du Japon, l'enseigne demeure inconnue de la plupart des Français.Dès lors, Uniqlo multiplie les opérations marketing pour « faire du buzz », explique Charlotte Bouvier, directice marketing et communication. Cet été, dans le quartier parisien du Marais, elle a ouvert un magasin éphémère. Il fermera ses portes à l'automne lors de l'inauguration du magasin d'Haussmann. Depuis ce nouveau point de vente, l'enseigne connue pour ses collections masculines lancera les modèles que Jil Sander, la styliste américaine, lui a dessinés pour se féminiser. Cette série d'opérations doit propulser la marque aux jeans à 39,90 euros et pulls mérinos à 29,90 euros.Des petits prixPour autant, Uniqlo n'a pas arrêté sa feuille de route dans l'Hexagone. « Aucune autre ouverture n'est prévue en France. Il nous faut d'abord rentabiliser ce magasin avant d'en envisager d'autres sur Paris et dans la région parisienne », estime Nobuo Domae. Un à deux ans seront nécessaires. Et peu importe que les ventes d'habillement peinent en France, avec un repli de 3 % environ depuis janvier. Uniqlo croit à sa bonne étoile. De Tokyo à Londres, en passant par Singapour et New York, les petits prix pratiqués dans ses 860 magasins lui permettent d'échapper à la crise mondiale de la consommation. L'enseigne, qui contribue à 80 % des 3,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires mondial de Fast Retailing, affiche des résultats que jalousent ses concurrents : sur les neuf premiers mois de son exercice (de septembre à la fin de mai), son activité a bondi de 17 % à périmètre comparable. Et le groupe affiche un résultat net en hausse de presque un quart. L'exercice 2009, clos à la fin août, pourrait dégager une marge nette de 7,6 %, en progression de 0,2 point. n
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