Le mal-être mine les salariés de France Télécom

La jurisprudence Renault. « Il n'y a aucun déni de la direction de France Télécome;lécom. Des mesures contre les risques psychosociaux existent depuis 2000 », a indiqué Orange, dans ses petits souliers, suite au suicide d'un jeune technicien de Besançon, le 11 août. C'est le vingtième drame du genre au sein du groupe depuis le début de l'année. Soucieux de ne pas répéter les erreurs du constructeur automobile ? qui avait d'abord nié les faits ?, l'opérateur historique a diffusé vendredi dernier un communiqué interne. Lumière sera faite sur les circonstances exactes des suicides qui ont frappé le groupe, y assure Louis-Pierre Wernes, directeur général adjoint en charge des activités France. Les dispositifs de prévention mis en place, eux, seront améliorés. Olivier Barberot, directeur exécutif en charge des ressources humaines, participera enfin à la prochaine réunion du Comité national sécurité hygiène et conditions de travail (CNSHCT), le 10 septembre. Sa mission ? Désamorcer la colère des syndicats, qui dénoncent à l'unisson les conditions de travail des 90.000 salariés d'Orange en France.vingt suicidesLe dernier drame n'a fait que braquer les projecteurs vers le problème. « On nous a signalé vingt suicides depuis le début de l'année », affirme Patrick Ackermann, délégué SUD PTT, membre de l'Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécome;lécom. D'après cet observatoire syndical, en 2008, 66 % des salariés d'Orange s'estimaient stressés. Et 15 % en souffrance. « Le niveau d'absentéisme est colossal. Pour les fonctionnaires, le taux moyen grimpe à plus d'un mois d'absence », calcule Francis Hamy, délégué CGC-CFE.Les syndicats pointent du doigt les mutations et les pressions, destinées selon eux à faire démissionner les fonctionnaires d'Orange, Ces derniers représentent encore 70 % des salariés du groupe en France. Sans plan social affiché, Orange a diminué ses effectifs français de 4.000 postes l'an dernier. « Ceux qui souffrent le plus sont les fonctionnaires qui ont trente ans de terrain derrière eux, envoyés du jour au lendemain sur un plateau téléphonique avec cadence et objectifs à respecter », tranche Claude Thirion, délégué CFDT. « On ne peut pas avoir les mêmes exigences envers des fonctionnaires de 50 ans et des jeunes de 30 ans, comme chez SFR ou Free. » La moyenne d'âge chez Orange France s'élève à 45,3 ans. Dans leur dernier rapport d'activité, que « La Tribune » s'est procuré, les médecins du travail en charge de l'est de la France parlent de salariés « usés, fatigués », à la santé « dégradée ». « Nous pensons qu'il est non seulement nécessaire, mais urgent, de prendre en compte ces situations de souffrance au niveau du collectif de travail », alertent les médecins.cellules d'écouteDes dispositifs sont pourtant en place depuis 2000 et le CNSHCT comporte une commission dédiée au stress. Des cellules d'écoute fonctionnent depuis 2007. Et l'opérateur souligne que 5.000 managers ont été formés à la détection des signaux faibles, les personnes présentant des signes de fragilité. « Des mesurettes alibis non appliquées sur le terrain », juge un membre du CNSHCT. « Le comité n'a aucun pouvoir », estime un autre habitué. La direction entend les améliorer. Les syndicats n'attendent que ça.
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