la Bibliothèque d'oXFORD, temple européen du livre conquis par Google

C'est dans un des plus grands temples du livre que Google a fait ses premiers pas en Europe. Fondée en 1602, la bibliothèque Bodley ou Bodleian Library de la prestigieuse université d'Oxford a été la première en Europe à s'engager dès 2004 dans un partenariat avec la firme américaine. « Google a achevé le processus de numérisation il y a quelques semaines », se félicite Richard Ovenden, directeur des collections rares de la Bodley. Entamée en 2005, la numérisation aura duré quatre ans. La Bodley conserve aujourd'hui 11 millions de livres. Une collection qui s'enrichit de jour en jour. « Nous recevons environ 3.000 nouveaux livres par semaine », explique Richard Ovenden. Sur ce vaste patrimoine, seuls 400.000 livres ont été numérisés par Google. Le tri a d'emblée écarté les livres non libres de droits, mais aussi les manuscrits des époques plus anciennes, pour lesquels la bibliothèque a développé son propre programme de numérisation. « Finalement, nous avons principalement scanné les fonds du XIXe siècle », explique Richard Ovenden.Souvent critiqué sur la qualité de sa numérisation, Google affirme que les livres sont scannés manuellement, mais garde jalousement le secret. « C'est un peu notre recette Coca-Cola », s'amuse-t-on chez le moteur de recherche. Seuls quelques élus ont été autorisés à visiter le centre de numérisation près d'Oxford. Intégralement financée par Google, la numérisation permet aux bibliothèques partenaires de mettre à l'abri leurs précieuses collections à moindre coût. En contrepartie de cette numérisation gracieuse, Google enrichit son fonds de livres numériques et demande l'exclusivité de l'indexation des ouvrages sur Internet. « L'avantage du partenariat avec Google, c'est qu'il permet de scanner dans un temps record des volumes importants », explique Richard Ovenden. Après une période faste, où Google ne cessait de conclure des accords avec de grandes bibliothèques ? en France, avec la seule bibliothèque de la Part-Dieu, à Lyon ?, le programme avait semblé ralentir. Mais s'il se confirme que la Bibliothèque nationale de France rejoint elle aussi le programme, l'un des bastions de la résistance européenne aura cédé au géant américain. C. B.
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