La dette publique, ce fardeau

chronique des tauxLe rapport annuel de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques est cette année très symptomatique. Certes, la Cour répète les mêmes avertissements sur les dépenses excessives de l'État, le déficit structurel des finances publiques et le nécessaire retour à l'équilibre, une gageure alors que les perspectives de déficits publics pour 2009 et les années suivantes sont très mauvaises. Mais elle a ajouté une vaste analyse de la dette publique. Celle-ci va exploser, passant de 68?% du PIB en 2008 à 90?% au moins en 2012. Elle risque de s'emballer, c'est-à-dire que les déficits vont accroître la dette et la charge de la dette accroître les déficits, au point où, peut-être, il ne sera plus possible de rétablir l'équilibre quels que soient les efforts sur les recettes et les dépenses. Il suffit de lire certains des titres de chapitre du rapport : « Une dégradation accentuée dès 2008 », « Un impact massif de la crise en 2009 », « La perspective de déséquilibres encore massifs à l'horizon de 2012 », « Les risques liés à une dérive incontrôlée de la dette ». Parlant de la dette, la Cour des comptes a des phrases qui indiquent bien que la patience des créanciers peut s'épuiser et qu'il y a « un risque pour la signature de l'État » : «? dans un tel scénario? si un ajustement drastique n'était pas opéré suffisamment vite, il pourrait être imposé par les créanciers de l'État » (page 68). Plus intéressant encore, la Cour des comptes critique la tendance de « certains observateurs » à croire que le problème de la dette peut être résolu sans effort par la croissance ou l'inflation, ou qu'il peut être relativisé compte tenu de l'appartenance à la zone euro et du caractère général de l'augmentation des dettes publiques dans tous les pays. Ces « solutions » n'en sont pas, dit-elle. Le message général du rapport est clair : sans une politique volontaire et douloureuse d'austérité budgétaire, il y a un grand risque de faillite de l'État. nles déficits vont accroître la dette et la charge de la dette accroître les déficits, au point où, peut-être, il ne sera plus possible de rétablir l'équilibre quels que soient les efforts sur les recettes et les dépenses.Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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