L'État et les collectivités locales hésitent toujours à sous-traiter

dministrationLes annonces se succèdent de nouvelles externalisations au sein de l'administration. Ainsi, le ministère de l'Intérieur a sous-traité au privé l'entretien des voitures de police, alors qu'à la Défense la plupart des fonctions dites support (vêtements, alimentation des militaires) sont déléguées à des entreprises. Or, en dépit de ce mouvement engagé depuis plusieurs années, la tendance réelle est plutôt au recul de l'externalisation. C'est ce qu'ont calculé les experts du Centre d'analyse stratégique (CAS), placé auprès du Premier ministre.Entre 1997 et 2007, les consommations intermédiaires des administrations (État, collectivités locales, hôpitaux), c'est-à-dire leurs achats externes, ont baissé d'un point, en proportion du total des dépenses de fonctionnement, selon les calculs du CAS, rendus publics dans une étude récente. Or, sur la même période, le poids de l'externalisation a au contraire augmenté dans la plupart des pays européens, le cas le plus flagrant étant celui de la Grande-Bretagne, où le recours à des intervenants extérieurs est devenu massif, y compris en matière de santé. Les Pays-Bas ont également conduit une telle stratégie.Le modèle nordiqueDu coup, « la France fait partie des pays dont l'administration achète le moins de biens et services à des fournisseurs à l'extérieur », note l'étude. Elle affiche en fait les mêmes caractéristiques que les pays nordiques (dépenses de fonctionnement élevées en proportion du PIB, forte part des salaires au sein de ces dépenses de fonctionnement), sans offrir toujours la même couverture sociale. Et encore : ces pays nordiques, tout en ayant fait le choix de société d'un système d'assurance sociale (santé, notamment) toujours offert par le secteur public, comme en France, sont parvenus à sous-traiter plus fortement ces dépenses.Ainsi, en Finlande, les achats externes réalisés par le secteur de la santé représentent près de 2 % du PIB, contre seulement 0,33 % en France. Au Danemark, ils atteignent 2,2 % du PIB. De même pour l'enseignement. En Suède, il est fait appel pour l'éducation à des entreprises privées, à hauteur de 1,4 % du PIB, contre seulement 0,6 % dans l'Hexagone.Or les pays ayant su recourir à l'externalisation sont ceux qui ont su restreindre leurs dépenses publiques, sans amputer le c?ur de leurs politiques : l'exemple de la Suède est souvent cité à cet égard. n
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