La campagne électorale allemande se personnalise

électionFaute d'idées pour séduire les électeurs dans les six semaines qu'il reste avant le scrutin, les noms d'oiseaux et les accusations ad hominem ne cessent de pleuvoir depuis quelques jours en Allemagne. Dernière victime en date : la chancelière Angela Merkel. Dimanche, l'actuel président du parti rival, celui des sociaux-démocrates (SPD), Franz Müntefering, a traité la chancelière de « carriériste ». « Le grand nombre de chômeurs en Allemagne lui est bien égal », a-t-il prétendu. Le candidat SPD à la chancellerie, actuel vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères du gouvernement de coalition, Frank-Walter Steinmeier, en a rajouté dans une émission télévisée, accusant à mots à peine couverts la chancelière de mensonge sur sa promesse de baisses d'impôts qui, selon lui, ne « viendront jamais ». Et de conclure par un dernier compliment : « Je conçois autrement la sincérité. » Évidemment, dans les rangs du parti d'Angela Merkel ? les conservateurs de la CDU ?, les propos de Franz Müntefering ont été jugés « indécents »? Si la chancelière, grâce à son immense popularité, semble peu fragilisée par ces attaques, ce n'est pas le cas de « l'étoile montante de la politique allemande », le ministre de l'Économie, Karl Theodor zu Guttenberg. Les conservateurs attendent beaucoup de ce fringant noble franconien de 38 ans affichant en permanence un large sourire. Il figure, au même titre qu'Angela Merkel, sur leurs affiches dans tout le pays. Or le SPD s'est récemment concentré sur lui. La semaine dernière, on apprenait qu'il avait fait intégralement rédiger un projet de loi par un cabinet privé. Ce week-end, c'est la publication d'un texte de travail sur l'avenir économique de l'Allemagne qui a courroucé Frank-Walter Steinmeier. Il prévoyait des baisses d'impôts sur les entreprises, financées par une hausse des taxes sur les journaux et l'alimentation. « Ce que vise monsieur Guttenberg fait froid dans le dos », s'est-il indigné. La chancelière et le ministre lui-même ont finalement dû se désolidariser du texte? Par ailleurs, fin juillet, la droite avait poussé des cris d'orfraie lorsque la ministre SPD de la Santé, Ulla Schmidt, avait utilisé sa voiture de fonction pour se rendre en vacances en Espagne. À l'inverse de leurs adversaires, les sociaux-démocrates, à l'agonie dans les sondages (on les crédite de 21 % des voix, soit 17 de moins que la CDU), ont du mal à capitaliser sur un candidat peu charismatique. Ils doivent donc se montrer plus offensifs et ne pas manquer une occasion d'attaquer les « vedettes » d'en face. Manque d'ambitionSans oublier que si la personnalisation de la campagne semble inévitable, faute d'ambition dans les partis, c'est aussi en raison de l'état des finances publiques. Il laissera peu de marges de man?uvre au gouvernement issu des urnes du 27 septembre. Du coup, avoir un programme n'a pas grand sens. Reste donc l'audace. Une candidate CDU à Berlin est allée jusqu'à exposer un large décolleté sur ses affiches, dans l'espoir de séduire l'électeur indécis? Exemple isolé, mais il n'empêche que les arguments se résument souvent à la « personnalit頻 des candidats eux-mêmes. n
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