La crise s'empare des casinos qui s'inquiètent pour leur avenir

Les 197 casinos de France tirent la sonnette d'alarme. Les représentants de la profession avaient rendez-vous à la veille du week-end avec l'un de leur ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur. Ils n'ont pas obtenu grand-chose d'elle. Les casinos devraient seulement être prochainement autorisés à organiser des tournois de poker en dehors de leurs murs.Mais cette mesure n'aura pas d'impact sur la dégradation de la situation des casinos en France. Après avoir bénéficié d'une croissance à deux chiffres jusqu'en 2002, la profession est en crise. Elle devrait annoncer mercredi, à l'occasion d'une conférence de presse, une chute historique de 10 % de son activité en 2008. Hors impact des ouvertures de nouveaux casinos, la baisse ressortira même à 13 %. Les majors du secteur tels que Partouche, Barrière, Tranchant imputent ce recul à la mise en place depuis janvier dernier de l'interdiction de fumer dans les casinos. Ces derniers comptent toujours autant de clients mais ils jouent moins longtemps et dépensent moins. « Nos clients préfèrent jouer devant leurs écrans d'ordinateur, là ou personne ne les empêche de fumer », constatent les professionnels du secteur, qui se plaignent depuis des années de la concurrence illégale des jeux en ligne, canal qui leur est pour le moment interdit.Cette contraction de l'activité va entraîner une dégradation rapide des conditions d'exploitation des casinos, qui doivent faire face à une fiscalité croissante de l'État et des communes. « Des casinos pourraient fermer leurs portes », redoutent les syndicats des salariés du secteur.plan de sauvetageLes exploitants veulent donc négocier un plan de sauvetage. Et ils se tournent désormais vers le ministre du Budget. Mais sans succès pour le moment. Les casinotiers désespèrent d'obtenir de sa part un relèvement de l'abattement sur le produit brut des jeux (les pertes de joueurs), de 25 % à 35 %, ce qui permettrait de réduire l'activité imposable. La profession milite également en faveur d'une réactualisation des prélèvements fiscaux progressifs, qui s'appliquent désormais à leur taux maximal, soit en moyenne à 55 %. Héléna Dupuy
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