En théorie, quand une entreprise veut en acheter une autre, elle est pressée d'avoir le feu vert de Bruxelles. Dans le cas de Schaeffler, force est de constater que la notification à la Commission européenne de son offre publique sur Continental a plus que tardé. Elle aurait dû être faite dès la fin du mois d'août?; elle n'a été déposée que vendredi dernier. Du coup, la Commission, qui dispose de vingt-cinq jours ouvrés pour examiner le dossier, pourrait donner son feu vert le 19 décembre au plus tard. Vendredi, l'annonce de la notification a provoqué une envolée du titre Continental qui a gagné vendredi 27 % à Francfort et encore 2,23 % hier pour finir à 38,10 euros. Désormais rassurés, de nombreux fonds, que ce retard inquiétait, en auraient profité pour couvrir des positions à découvert. Or, comme le groupe spécialisé dans le roulement à billes détient déjà près de 90 % de l'équipementier automobile allemand, l'offre d'actions sur le marché est des plus limités?; ce qui a provoqué une hausse des cours. Schaeffler, qui semblait avoir des difficultés à financer une telle opération, aurait-il réussi à se sortir de l'impasse?? Le groupe, qui s'était engagé à plafonner à 49,99 % sa participation dans Continental, s'est retrouvé avec plus de titres que prévu. La chute du cours de Continental a rendu son offre à 75 euros par titre très alléchante pour les investisseurs.La conséquence, c'est un endettement supplémentaire de 10 milliards d'euros. Et, comme Continental est lui-même très endetté après le rachat de VDO au prix fort et que le secteur est en grande difficulté ces temps-ci, Schaeffler ne peut mener l'offre par ses propres moyens. rumeursDepuis la fin de la semaine passée, les rumeurs vont bon train. Porsche a été évoqué sur le marché, mais a démenti. Hier, le « Financial Times Deutschland » croyait savoir que des négociations étaient en cours avec des fonds souverains « de pays arabes ». La question serait de savoir si ces fonds prendraient une part de Continental ou de Schaeffler. Cette dernière option a toujours été repoussée par la patronne du groupe familial, Maria-Elisabeth Schaeffler. Laurence Boisseau et Romaric Godin
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !