Thierry Breton réapparaît chez Atos Origin

Et revoilà Thierry Breton dans le monde des affaires. Après un intermède de trois ans et demi, d'abord en politique, puis dans l'enseignement à la Harvard Business School, l'ancien ministre de l'Économie revient à ses premières amours?: l'informatique, métier qu'il a découvert en 1993 chez Bull. Il est depuis hier le nouveau président du directoire d'Atos Origin. Il remplace Philippe Germond, révoqué dimanche par le conseil de surveillance de la SSII.Le retour de l'ancien PDG de France Télécom dans le monde de l'entreprise n'est pas une surprise. Son nom revenait à chaque fois qu'une entreprise française cherchait un dirigeant. Thierry Breton a, par exemple, été annoncé chez Carrefour ou Alcatel-Lucent. Son arrivée à la tête d'Atos Origin a donc surpris, la SSII étant trois fois plus petite que l'équipementier en télécoms. Outre le fait d'être disponible, l'ancien ministre offre l'avantage de bien connaître le monde de l'informatique. Il a débuté sa carrière chez Bull et a toujours travaillé par la suite dans des sociétés fortes consommatrices de services informatiques. Ensuite, son passage à Bercy lui a permis d'épaissir considérablement son carnet d'adresses. Ce dont pourrait bénéficier l'entreprise pour gagner de nouveaux clients, notamment dans l'administration. Enfin, Thierry Breton avait de nombreux supporters au sein même du conseil de surveillance de la SSII. De Michel Combes, directeur financier de France Télécom sous la présidence de Thierry Breton, à Bernard Oppetit. Le président de Centaurus, fonds qui a mené avec Pardus la lutte contre l'ancienne direction de la SSII, est un camarade de prépa de l'ancien ministre. Sa nomination a d'ailleurs été approuvée à l'unanimité par le conseil de surveillance d'Atos Origin.nouvel élanLes raisons de la révocation de Philippe Germond sont en revanche moins claires. Prévenu la veille de la tenue du conseil de surveillance et de son ordre du jour, l'ancien président du directoire de la SSII a indiqué à ses proches ne « pas comprendre cette décision brutale ». Encore moins après que le conseil de surveillance d'Atos Origin eut confirmé le 30 octobre dernier la stratégie de la société.Pour un proche, Philippe Germond paie l'héritage de sa lutte au premier semestre 2008 contre les fonds Centaurus et Pardus, aujourd'hui majoritaires au conseil de surveillance avec le soutien de PAI. Pour l'un des actionnaires, « il ne s'agit pas d'une vengeance. Mais, dans un marché plus difficile, Philippe Germond n'était plus l'homme de la situation. Le conseil a estimé que l'entreprise avait besoin d'un nouvel élan ».Cette nomination finit de conforter le contrôle des fonds PAI, Pardus et Centaurus, dont l'investissement est aujourd'hui largement perdant. Thierry Breton restera président du directoire jusqu'à l'assemblée générale l'an prochain. La société adoptera alors une gouvernance avec conseil d'administration, dont Thierry Breton occupera la présidence. Selon une source, ce remaniement devrait permettre à plusieurs membres du conseil de surveillance, dont Jean-Philippe Thierry, son président, de passer la main. Mais, selon celle-ci, PAI, Pardus et Centaurus, qui détiennent à eux trois un peu plus de 38 % du capital d'Atos Origin, n'auraient pas encore décidé de la répartition des sièges. Olivier Pinaud

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